Auxerre (Yonne). Archives départementales (jardin ouest de l’abbaye Saint-Germain)
L’opération archéologique effectuée sur le site des Archives Départementales de l’Yonne (situé dans l’enceinte historique de l’abbaye Saint-Germain), au début de l’année 2001, correspond à la deuxième série de sondages d’évaluation du potentiel archéo¬ logique (la première série ayant été effectuée en 1997). La mise en œuvre de ce deuxième diagnostic, composé de six sondages, a été motivée par une restructuration du projet d’agrandissement du bâtiment des archives. Ce nouveau projet envisage la construc¬ tion de silos enterrés sur l’ensemble du site ; ce qui a pour prin¬ cipale conséquence archéologique, une destruction complète des vestiges.
La fouille et l’analyse archéologique des six sondages ont confirmé la grande densité des structures et la complexité de la stratigraphie composée de couches qui atteignent parfois 3,50 m. Trois grandes phases d’occupation ont pu être discernées. Elles correspondent en fait à des étapes bien distinctes dans l’utilisa¬ tion et la fonction du site. Situés aux abords même de la partie NO de l’enceinte (du xive s.) de l’abbaye Saint-Germain, les son¬ dages promettaient de façon sûre une meilleure connaissance de cette restructuration du site de l’abbaye. Il apparaît en effet que très vite, après la mise en place du nouveau rempart (dans le cou-
rant du XIVe s.), le site a accueilli les jardins de l’abbaye. Un cer¬ tain nombre de remblais de terre brune et fine, retrouvés dans l’ensemble des sondages, semble en effet témoigner sur le terrain de la présence de jardins qu’une vue perspective de l’abbaye datée du milieu du xvne s., montrait dans la partie ouest de l’enceinte.
Jusqu’au début du xixe s. cette partie du site de l’abbaye Saint-Germain reste constituée de jardins sur lesquels sont construits des bâtiments.
La première phase d’occupation qui, au terme des deux cam¬ pagnes de sondages, s’avère extrêmement riche en structures archéologiques de diverses fonctions reste difficile à interpréter. En effet, ont été retrouvés dans les sondages de nombreuses sépul¬ tures, des sols et des maçonneries, des trous de poteau et des fos¬ sés, ainsi que vraisemblablement les vestiges d’un rempart antérieur à celui actuellement conservé.
Il est difficile pour le moment de bien saisir l’organisation spa¬ tiale de ces structures, mais l’ensemble des procédés de datation mis en œuvre (datation l4C, typologies de sépultures, analyse des mortiers, céramique) semblent indiquer une phase d’occupation située entre le Xe et le xie s. (Responsable de la fouille : Samuel Riou.)
