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Jean-Pierre Callu et son œuvre numismatique

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Année 2003 159 pp. 11-13
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Jean-Pierre Martin*

Jean-Pierre Callu et son œuvre numismatique

Alors que j'ébauchais à peine mes propres recherches, j'eus la chance de découvrir Jean-Pierre Callu. Sachant que j'aurais à prendre en compte les frappes monétaires impériales, mon attention fut attirée par un petit ouvrage qui venait de paraître, Genio Populi Romani (295-316) : contribution à une histoire numismatique de la tétrarchie, Honoré Champion, 1960. Il s'agissait du mémoire de l'École Pratique des Hautes Études, section des Sciences Historiques et Philologiques, qui avait valu, quelque temps auparavant, le titre d'élève diplômé à J.-P. Callu. J'y trouvais, comme beaucoup d'autres chercheurs de ma génération, tout ce qui pouvait faire la valeur et la portée d'une étude de sources: l'érudition impressionnante rendue évidente par un appareil scientifique développé et maîtrisé, la rigueur dans l'analyse de chaque cas, le sens critique aiguisé, mais jamais négatif, une exigence permanente et sans faiblesse, le souci d'une précision minutieuse dans la clarté du propos. Dans ces quelques 130 pages se trouvait déjà une leçon essentielle pour tout historien: rien ne s'affirme sans preuve et le plus évident est souvent le plus soupe, onnable.

Il est vrai que ce début n'a pas entraîné J.-P. Callu à n'être qu'un historien numismate. La longue liste de ses publications atteste qu'il est aussi le spécialiste de Symmaque dont il a édité et traduit les Lettres dans la Collection des Universités de France comme il l'est de la Correspondance du pape Silvestře II ou de V Histoire Auguste pour laquelle il a préparé l'édition et la traduction dans la même collection ; son introduction, on le sait, a marqué les esprits. Cet eminent professeur de latin à la Sorbonně a eu l'art de mettre les étudiants en contact avec la difficile littérature de l'Antiquité tardive, d'Ausone à Prudence en passant par Augustin. Jean-Pierre Callu n'est manifestement pas l'homme d'une seule discipline qui s'enfermerait sur elle-même.

Mais, tout au long de sa carrière, il est resté fidèle aux monnaies et à leur étude. Il serait vain d'énumérer ici ouvrages et articles qu'il leur a consacrés. L'important réside dans la méthode et dans les buts poursuivis, exposés avec netteté dans l'introduction de sa thèse de doctorat d'État, publiée en 1969, La politique monétaire des empereurs romains (238-311). Là se trouve exprimée la démarche suivie dans le choix d'une période de « crise » qui est aussi, pour reprendre l'une de ses expressions, « la genèse d'un monde nouveau ». Propos significatifs qui, trois décennies plus tard, n'ont rien perdu de leur pertinence,

* Professeur, Université de Paris IV Sorbonně, 1, rue Victor Cousin 75005 Paris.

RN2003,p. 11-13

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