Couverture collection

Vincent Banos et Jacqueline Candau, 2014, Sociabilités rurales à l’épreuve de la diversité sociale, Paris, QUAE

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 703

Comptes-rendus de lecture -Revue d’Etudes en Agriculture et Environnement, 96-4 (2015), 703-706

Comptes-rendus de lecture

Vincent Banos et Jacqueline Candau, 2014, Sociabilités rurales à l’épreuve de la diversité sociale, Paris, Quae, 247 p.

Remarquable synthèse d’une série d’enquêtes et de travaux des deux auteurs, cet ouvrage renoue heureusement avec une grande tradition de la sociologie rurale, celle de la sociabilité, quelque peu laissée en friche. Il interroge en profondeur les transformations des sociabilités dans les espaces ruraux et plus spécifiquement dans des espaces qui, comme le Périgord, sont fortement marqués par des processus de patrimonialisation. Le cadre général est bien posé en introduction : la diversification des usages de l’espace rural, la diversité des populations qui le fréquentent et l’importance croissante des problématiques environnementales qui légitiment certains usages et en délégitiment d’autres, posent la question de la nature des échanges qui s’y déroulent. Dans une première partie les auteurs analysent de manière détaillée différentes situations de co-présence : voisinage, visites d’exploitations, marchés locaux, hébergement à la ferme. Ces situations sont décrites par leurs modes d’organisation, par les populations mises en présence, le plus souvent des agriculteurs d’un côté et des urbains de l’autre. Mais ces rencontres se déroulent à l’ombre d’une norme : c’est que le Périgord, d’espace délaissé par le progrès, a été peu à peu redéfini comme un espace patrimonial fait d’archéologie, de paysage, de nature, de gastronomie, ce qui se traduit dans des aménagements tant des espaces privés – les fermes – que des espaces publics. Cette dynamique constitue à la fois une ressource pour les agriculteurs, et leurs produits, mais aussi une contrainte car elle leur impose unemanière de se présenter à autrui. Dans une seconde partie, c’est ce qui se passe dans ces rencontres qui est interrogé et décrit de manière fine, en tant qu’elles sont des «épreuves d’altérité » , c’est-à-dire des interactions qui mettent en jeu ce que sont les uns et les autres. La problématique est donc à la fois celle de la norme et celle des identités. Comment cette «norme patrimoniale » se traduit-elle dans des échanges qui, très divers, doivent l’actualiser et donc la produire localement ? Et quels effets a-t-elle sur la manière dont s’éprouvent les différences ? Les analyses proposées reposent sur une série d’enquêtes étalées sur un temps assez long et dont des résultats partiels ont été publiés. Il s’agit ici d’une synthèse cohérente et argumentée qui ne peut qu’intéresser aussi bien ceux qui s’intéressent à l’agriculture, que ceux qui s’intéressent à l’aménagement rural, au tourisme ou aux politiques environnementales. Au plan empirique c’est le Périgord qui constitue l’espace de l’enquête. La portée de ces analyses va cependant bien au-delà des seuls espaces enquêtés. Car l’ouvrage pose la question de la manière dont se passent des relations à autrui quand ces interactions se déroulent dans des contextes qui sont qualifiés par des valeurs qui, comme celles de l’environnement et

703

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw