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Anne-Marie de Vilaine : la mère intérieure

[compte-rendu]

Année 1982 22 pp. 95-96
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Anne-Marie de Vilaine. - La mère intérieure. Mercure de France, 1982.

J'ai ouvert le livre d'Anne-Marie de Vilaine, reçu à Langage et Société, comme tant d'autres ouvrages dont il faudrait vous rendre compte et que, toujours pressés par le temps, nous ne faisons que signaler, reportant à plus tard l'effort du compte-rendu. Ce premier contact avec le livre reçu est l'un des moments gratifiants du travail de l'équipe L & S; Suivant une sorte de rituel, je regarde au dos ..."Qu'est-ce que l'amour maternel ou s'enracinent tous les malentendus de l'amour pour les hommes comme pour les femmes? Qu'elle est cette société qui oblige les femmes à oublier leur langue maternelle pour avoir droit à la parole?"... Puis au hasard des pages...

Accepter I r inacceptable est un viol si profond. On ne peut au 'en mourir ou bien rejeter l 'abjection, l 'expulser de sois la mettre à jour, la nommer. . .

Lorsque meurt l 'objet d 'un amour non vécu, c 'est une perte absolue. Non seulement on n'a jamais joui de cet amour, mais on n'en jouira jamais. Et lorsque c'est de la mère qu'il s'agit, symbole si fort, mythe si indéracinable, composante éternelle de votre corps et de votre imaginaire, on a le sentiment qu'on embrassera le vide jusqu'à la mort...

J'ai alors fermé la porte du bureau; il fallait arrêter l'ordinaire, entrer dans ce livre, solitaire et se laisser porter par 1 'émotion.

Anne-Marie de Vilaine nous donne une oeuvre bouleversante. "Nous donne", car elle se livre, sans complaisance, toute entière et morcellée, dans ce livre qu'il lui fallait écrire, pour que s'achève le travail du deuil, pour "déglutir". Il lui fallait aussi un courage qui force notre respect.

Dire la mort d'une mère, c'est remonter à l'origine, dans nos rapports à celle qui nous a mis au monde, dans nos rapports au monde. La mort d'une mère permet d'accoucher de soi dans la solitude de l'irréversible.

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