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Guillaume Jacquemyns (1897-1969)

[note biographique]

Fait partie d'un numéro thématique : Antiquité — Oudheid
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286 NÉCROLOGIE

Guillaume JACQUEMYNS

(1897-1969)

Guillaume Jacquemyns est décédé le 13 décembre 1969. Il était âgé de soixante-douze ans.

Il avait une place particulière parmi les historiens belges des quarante dernières années. Cette place tenait sans doute aux conditions dans lesquelles il a abordé sa carrière de chercheur et à sa conception du rôle qui lui incombait.

Ces données marquèrent ses activités ultérieures des caractères qui lui furent propres : un certain isolement délibéré parmi les autres et une intransigeance désintéressée dans la poursuite des buts et la défense des principes qu'il s'était fixés.

Guillaume Jacquemyns fut d'abord instituteur. C'était, dans la première moitié de ce siècle, la voie souvent ardue par laquelle des jeunes gens de condition modeste accédaient au « savoir ». Guillaume Jacquemyns fut du petit nombre de ceux qui, par un effort acharné, dans un contexte qui s'y montrait peu favorable, suivirent les cours de l'Université tout en travaillant, et, poursuivant sur leur lancée, se retrouvèrent parmi les chercheurs et les enseignants d'une institution qui, au départ, pouvait leur sembler peu accessible.

Dès l'Université il se signala par une étude de qualité. Sa thèse de doctorat fut consacrée à la crise qui ébranla les structures économiques et sociales traditionnelles des Flandres au milieu du xixe siècle. Le sujet n'avait pas été accepté avec enthousiasme par les membres du jury. On en tenait la matière pour trop récente. On lui reprochait son caractère trop marginal à l'objet de l'Histoire. La qualité du travail fit que l'on s'inclina et qu'il donna lieu à un revirement rapide: Docteur en Philosophie et Lettres en 1923, Guillaume Jacquemyns vit son étude couronnée par l'Académie Royale de Belgique en 1928 (x).

Par cet ouvrage, où la dépendance profonde des facteurs humains et techniques est mise en évidence, son auteur faisait œuvre de pionnier. Il faisait aussi œuvre solide puisque le cours du temps l'a soumise à peu de discussions.

En 1931, Guillaume Jacquemyns obtint le titre de Docteur spécial en Philosophie et Lettres après avoir défendu une thèse consacrée à l'Histoire contemporaine du Grand-Bruxelles.

Ernest Mahaim, alors directeur de l'Institut de Sociologie, lui offrit d'organiser le Service des Études et Enquêtes sociales — titre bien général pour des activités où tout était à créer. G. Jacquemyns accepta volontiers cette occasion de faire de la recherche. Même s'il devait payer cet avantage d'une dérive par rapport à sa formation de base. Surtout que la sociologie ne disposait pas encore des méthodes et des moyens qu'elle connaît actuellement. Au cours des années trente paraissent une suite d'études centrées sur les budgets ouvriers, particulièrement de chômeurs (*).

Toutes confirment, outre le souci du travail accompli avec soin, la sensibilité et l'émotion qu'il manifestait déjà dans sa thèse envers les classes populaires soumises au poids

(1) Histoire de la Crise économique des Flandres. 1845-1850, 472 p., Bruxelles, 1929.

(2) Pour une bibliographie précise de ces travaux, cf. Mélanges offerts à G. Jacquemyns, Bruxelles, 1968, p. xv-xxi.

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