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Jean-François BOMMELAER et Jacques DES COURTILS, La salle hypostyle d' Argos.

[compte-rendu]

Année 2000 69 pp. 534-535
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534 COMPTES RENDUS

Jean-François BOMMELAER et Jacques DES COURTILS, La salle hypostyle d' Argos. Athènes, Ecole Française - Paris, De Boccard, 1994. 1 vol. 21 χ 30 cm, 72 p., 10 pi., 26 fig. (ÉTUDES PÉLOPONNÉSIENNES, 10). ISBN 2-86958-071-1.

Tous ceux qui ont fouillé à Argos savent combien l'exploration y est malaisée, en raison de la nature même du sous-sol, profondément perturbé par les occupations successives, au point que, parfois, ce sont des niveaux entiers qui ont disparu, structures comprises. Le secteur de l'agora est sans conteste l'un de ceux qui posent le plus de problèmes, en dépit des recherches soutenues qui y ont été effectuées depuis une trentaine d'années et dont les principaux résultats sont réunis dans un ouvrage paru tout récemment : Argos et VArgolide. Topographie et urbanisme ; cf. supra [p. 533], en particulier les p. 211-231. Toute publication relative à ce site est donc la bienvenue, notamment dans le cas de la salle hypostyle, connue, au moins dès les fouilles de W. Vollgraff en 1904, puis dégagée plus largement par G. Roux en 1952. Cet édifice, carré en plan, de 32,78 m de côté, était entouré de murs pleins sur trois de ses côtés ; la façade principale, à l'Est, donnait sur l'agora ; elle était animée par quatorze colonnes doriques in antis (entraxe : 2,14 m). À l'intérieur, seize colonnes ioniques, disposées quatre par quatre (entraxe : 6,42 m, c'est-à-dire trois fois celui de la colonnade de façade), supportaient les éléments de la toiture. L'analyse précise des données architecturales disponibles fait l'objet d'un premier chapitre, tandis qu'un deuxième chapitre propose une restitution du bâtiment et des réflexions sur sa date et sa destination. Le travail de restitution était particulièrement délicat, compte tenu de l'état de conservation de la salle hypostyle. Seul le mur Sud a pu être entièrement observé, sur ses deux faces ; il est préservé jusqu'au niveau de l'assise d'orthostates disposés en double cours, et il a été possible de retrouver un parpaing susceptible d'appartenir à l'assise immédiatement supérieure. De la façade, il ne reste que quelques mètres, limités aux fondations et à la krépis, dont trois blocs de stylo- bate, parmi lesquels un seul, à l'angle Sud, est complet ; rien ne subsiste des colonnes ou de l'entablement. On peut attribuer à la colonnade intérieure trois bases avec le départ du fût ; mais on ignore tout du chapiteau, et rien n'a été retrouvé qui puisse être mis en relation avec la toiture. On comprend dès lors la difficulté de l'étude. Si la définition du pied utilisé (32,617 cm) ou la description de la «démarche théorique» suivie par l'architecte s'appuient sur des données métrologiques incontestables, il n'en va pas de même pour les tentatives de restitution de la façade ; les auteurs avancent ici avec prudence, présentant plusieurs solutions possibles, et laissent en définitive le choix ouvert. Des comparaisons avec le temple de Zeus à Olympie et surtout avec le portique Sud de l'Héraion d' Argos conduisent à dater la construction de la salle vers 460 ; cette dernière constitue dès lors «le plus ancien exemple péloponnésien connu de mélange des ordres» (p. 48). En raison de ses dimensions et de sa situation, ce bâtiment devait servir de salle de réunion ; il est interprété comme un bouleutérion, ce qui paraît très vraisemblable si l'on prend en compte sa position sur un côté de l'agora, comme à Sicyone. Une première annexe énumère les transformations qu'a connues la salle hypostyle, au moins à partir de la fin du IIe s. ap. J.-C, jusqu'à sa destruction avant la fin du IVe s. et précise ses rapports avec les constructions La seconde annexe présente une série de blocs d'entablement provenant d'un édifice d'ordre dorique - probablement un portique - datable du Ve s. av. J.-C ; ces blocs avaient été remployés dans la construction, à la fin du IVe s. ap. J.-C, d'un nouveau bâtiment élevé sur les décombres de l'ancienne salle hypostyle. Cette ultime

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