Célestin Gb. Kiki, La réforme du culte : une nécessité pour les Eglises d’Afrique, Yaoundé : CLE, 2001. 22 cm. 330 p. ISBN 2-7235-0129-9. FF 150.
L’a., pasteur de l’Église méthodiste au Bénin, docteur de la Faculté protestante de Yaoundé, enseigne la théologie pra¬ tique à l’Institut protestant de théologie de Porto-Novo. Il poursuit, depuis plu¬ sieurs années, des recherches de litur¬ gique et participe activement aux col¬ loques internationaux réunissant les praticiens. Ce traité de liturgique est une version remaniée de sa thèse de doctorat soutenue en 1997. On connaissait
jusque-là, dans l’horizon africain, le manuel du suisse B. Bürki (L’assemblée dominicale : Introduction à la liturgie des Eglises protestantes d’Afrique, 1976), mais il était urgent qu’un théo¬ logien africain publie un tel ouvrage. C’est dire l’importance de ce livre, plus particulièrement destiné aux Africains, mais qui parlera aussi fortement à celles et ceux qu’une théologie afri¬ caine, aujourd’hui en plein essor, ne saurait laisser indifférents. On com¬ prendra alors toute l’importance de la lre partie intitulée «Le culte dans les sociétés traditionnelles », étape où sont minutieusement présentées la culture religieuse, la sensibilité spirituelle et les catégories métaphysiques de la pen¬ sée africaine. Suivent 3 autres parties : «Le culte dans la Bible », «Le culte protestant et ses principes fondamen¬ taux », «Pour une réforme du culte » ; cette dernière partie comprenant d’ailleurs toute une section significa¬ tive consacrée à un plaidoyer «Pour une spiritualité africaine ».
On notera la belle lisibilité de cet ouvrage, sa clarté, sa construction rigoureuse, son écriture déprise de tout jargon, qui permettent à ces pages de s’adresser à tous sans sacrifier les exi¬ gences académiques, comme en témoi¬ gnent de très nombreuses notes et une riche bibliographie (311-328), où les ouvrages fondamentaux de la liturgique protestante sont mentionnés. Un glos¬ saire des mots étrangers au français utilisés ici (mots en goun et en fon, en hébreu, en grec et en latin) apporte un utile complément (307-310) .
L’a. milite pour une contextualisation destinée à éviter les inconvénients d’un culte trop désincarné, parce qu’importé d’Europe, où les questions, probléma¬ tiques, expériences propres aux chré¬ tiens d’Afrique seraient ignorées. Nous l’avons d’ailleurs entendu, dans cette perspective, promouvoir ce qu’il appelle une «théologie de proximité », prenant en compte des situations bien spécifiques ; les pages portant sur la
