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Le maître du Crucifix de Rasbo

[compte-rendu]

Année 1959 117-2 pp. 143-144
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Le maître du Crucifix de Rasbo. — Le Christ en croix de l'église de Rasbo est une des œuvres les plus importantes de la sculpture gothique suédoise. Taillé dans un bois de chêne, récemment restauré, ce grand morceau (haut. : lm82), qui n'a conservé que des traces insignifiantes de sa peinture originelle, a été rapproché des sculptures des voussures du portail sud de la cathédrale d'Upsal. G. Boëthius et A. L. Romdahl pensent que ces statuettes reflètent le style français des premières décades du xive siècle. Cette date paraît confirmée par les clefs de voûte en chêne exécutées par le même atelier pour l'église de Vasterâker, consacrée en 1331. Cari R. af Ugglas qui, le premier, associa le Crucifix de Rasbo au portail sud d'Upsal,

attribua ces œuvres à Etienne de Bon- neuil, maître d'oeuvre de la cathédrale à la fin du xine siècle. Les dates interdisent de maintenir cette attribution ; Aron Anders- son se demande même si le sculpteur était bien d'origine française. Nous ne savons rien des maîtres d'œuvre d'Upsal au début du xive siècle, cependant Boëthius et Romdahl ont observé les modifications du plan du bras sud du transept, pour lequel on a employé le pied rhénan alors que la mesure choisie pour le reste de l'édifice est le pied royal français. Il est facile de constater, d'autre part, que la raideur du Christ de Rasbo et l'expression sentimentale de son visage rappellent la plastique et l'exaltation de la mystique rhénane. Aron Andersson a noté les tailles courtes et les formes trapues, la composition cubique et anguleuse des voussures d'Upsal qui sont contraires à l'harmonieuse et svelte élégance des sculptures françaises du même temps et, à l'appui de son dire, il compare la Vierge assise d'Upsal à celle de l'Hôtel-Dieu de Reims. La première est-elle l'œuvre d'un Français provincial ou d'un maître de l'Allemagne de l'Ouest ayant fait ses études en France ? La question semble très complexe, car Aron Andersson attribue au maître du Crucifix de Rasbo la Vierge debout d'Upsal-Näs, réplique tardive de la Vierge dorée d'Amiens à travers une Vierge de la cathédrale de Magdebourg et le beau torse de saint Erik à Tegelsmora, or ce torse est tout à fait voisin d'un roi des collections nationales (Louvre, Description raisonnée des sculptures, n° 113) indubitablement français. Cette analogie ayant échappé à l'auteur, il convient peut-être de nuancer son juge-

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