. Paris, Albin Michel, 1940. Un vol. in-8° (1. XXXIV bis de l'Evolution de l'Humanité), XVII-287 p., 8 planches.

En un volume précédent de la même Bibliothèque de Synthèse historique, M. Marc Bloch avait étudié La formation des tiens de dépendance dans la société féodale. Reprenant l'étude de cette forme de société qui a dominé l'Europe occidentale de la fin de l'époque carolingienne jusqu'au xme siècle au moins et qui a laissé dans l'histoire ultérieure tant de traces profondes et durables, il tente l'analyse des groupes sociaux, ou classes, qui ont constitué cette société et des normes auxquelles ces groupes obéissaient en fait et en droit, la règle juridique apparaissant d'ordinaire comme une cristallisation coutumière des rapports existants. Comment se forme une classe noble, à caractère héréditaire, classe seigneuriale à vocation guerrière; comment, dans le sein de cette classe noble, mais parfois la dépassant d'abord, naît l'institution de la chevalerie, avec les aspects originaux qu'elle revêt en Angleterre, très différents de ceux du continent, avec la hiérarchie qui y détermine des rangs ? Hiérarchie d'ailleurs plus complexe infiniment que ne l'imaginent nos esprits simplificateurs, puisqu'il existe alors non seulement des sergents (servientes) serfs, mais même, ce qui paraît un paradoxe, des chevaliers serfs. Le lien féodal, reposant sur la tenure du fief, peut donc s'appliquer à des non-libres et non pas seulement à des non-nobles.

L'auteur passe ensuite au clergé, qui est à la fois en dehors et au dedans de la société féodale : spirituellement il mène une