Couverture fascicule

Jean Verdon. — La femme au Moyen Âge. Paris, Gisserot, 1999 (Gisserot-Histoire).

[compte-rendu]

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Paris, Gisserot, 1999, 125 pp. (Gisserot-Histoire).

La collection Gisserot-Histoire a le souci très louable de mettre à la portée d'un large public et dans des volumes très minces (125 pp. pour celui de J. Verdon) et de petit format un sommaire des connaissances historiques actuelles. Il s'agit soit de mises au point de la chronologie (de telle époque ou de telle discipline) ou d'un thème ou un événement marquant. La femme au Moyen Âge est incontestablement le plus ambitieux, une gageure comme le reconnaît l'A. La méthode thématique a été retenue et c'est ainsi en dix chapitres que le lecteur est invité à suivre le mentor qui commence par rappeler quelle est la vision dominante de « la » femme pendant mille ans et bien au-delà jusqu'au xxe s., vision masculine, cléricale et misogyne. Il évoque ensuite le corps féminin, les âges de la vie (la fille, l'épouse et mère, la veuve), l'état religieux (la nonne) puis il envisage la place et la fonction des femmes selon les différents aspects : économique, politique, religieux, culturel. L'étude des distractions féminines et de la catégorie des marginales (prostituées, criminelles, rebelles, hérétiques et sorcières) complète le tableau. La bibliographie est forcément brève et les références restent sous forme anonyme : « une historienne américaine » (p. 68) où les spécialistes liront Carolyne Bynum. On ne sait pourquoi une notable exception (p. 52), celle de « Madame Aliénor de Poitiers », dont J. V. précise — pour le cas où elle pourrait être confondue avec Aliénor d'Aquitaine ? — « qu'elle est l'auteur d'un ouvrage sur les bonnes mœurs », mais qui n'est pas citée dans la bibliographie.

Au total, espérons qu'un large public pourra y apprendre quelque chose. Sera-t-il suffisamment armé pour éviter les dangers ? En particulier ce que j'appellerais le mal de l'ascenseur

gique) qui l'élève (p. 26), à trois lignes de distance, de Césaire d'Arles à Jeanne d'Arc. À propos de la sorcellerie (p. 118-119), le lecteur est en deux pages transporté début XIe, puis au xive, de nouveau au XIe avec Burchard, puis au xme, et encore aux xive-xve. Regrettons aussi que l'A. n'ait pu exiger un mini-lexique. Que peuvent bien signifier pour un lecteur non averti les termes suivants : converses, cordelier, simonie, manses tributaires, etc. ? Signalons quelques répétitions gênantes. Ex. p. 24 et 46 : « Marie allaite toujours Jésus » et « le lait maternel, prolongation du sang qui a nourri l'enfant... », redite d'autant plus fâcheuse que le terme de prolongation est impropre pour rendre compte de la conception médicale de la menstruation/lactation au Moyen Âge. La réserve la plus sérieuse concerne le titre lui-même : pourquoi « La » femme au Moyen Age et non « Les » femmes ? N'y-a-t'il pas risque que la moitié de l'humanité se trouve aujourd'hui comme elle l'a toujours été dans le passé — révolu ? — ramenée invariablement à une essence ?

Paulette L'Hermite-Leclercq.