Couverture fascicule

Adrienne Mayor, The Poison King. The Life and Legend of Mithradates. Rome’s Deadliest Enemy, 2010

[compte-rendu]

Année 2013 82 p. 541
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Adrienne MAYOR, The Poison King. The Life and Legend of Mithradates. Rome’s Deadliest Enemy. Princeton-Oxford, Princeton University Press, 2010. 1 vol. 16 x 24 cm, XXII-448 p., 10 pl., 75 fig., 9 cartes. Prix : 20.95 £. ISBN 978-0-691-12683-8. Voici sans doute la biographie la plus complète de Mithridate (je conserve cette orthographe du nom plus traditionnelle que celle adoptée par l’auteure) qui nous conduit de 134, date probable de sa naissance, jusqu’à 63, année de son suicide. En quinze chapitres et deux appendices, A. Mayor nous dit tout ce que l’on peut savoir sur le «roi empoisonné » . Le récit se déroule selon la chronologie, si ce n’est que dans le premier chapitre, l’auteure dramatise les choses, en décrivant d’emblée le massacre des Romains et des Italiens perpétré par Mithridate en Anatolie et dans les îles de l’Égée en 88. L’auteure utilise toutes les sources disponibles avec beaucoup d’à-propos. Quand les sources en disent trop peu à son goût, elle n’hésite pas à reconstituer des faits et des situations. «Sauf pour quelques détails significatifs, nous sommes laissés dans l’obscurité au sujet du retour à la maison de Mithridate. Voici une reconstruction de la manière dont les choses peuvent s’être passées, fondée sur les faits enregistrés par Justin » (p. 123). La reconstitution peut se faire en se servant de parallèles. Ainsi en est-il, par exemple, de l’enfance et de l’adolescence de Mithridate que l’auteure reconstruit par endroit en utilisant ce que l’on sait de l’éducation des princes de l’époque. Le procédé ne se défend qu’employé avec une extrême prudence. L’illustration aussi suggère plus qu’elle ne prouve. Deux exemples suffiront. La statue de bronze datée des environs de 150-125 qui représente un jeune garçon chevauchant un étalon ne représente pas le jeune Mithridate à cheval, mais peut donner au lecteur l’idée de ce qu’était l’éducation équestre du prince (fig. 3.1). De même, la peinture d’André Castaigne de 1895 qui représente deux jeunes enfants apprenant la lutte dans un stade antique peut servir à illustrer l’éducation physique du jeune Mithridate (fig. 3.3). On se trouve parfois en présence de suppositions, A. Mayor ne s’en cache pas. «Les sources anciennes disent seulement que Mithradate retourna à Sinope et reprit son trône, nous laissant imaginer comment ces événements se passèrent en fait » (p. 97). «Supposons qu’il y avait … » (p. 123). «Imaginons l’un de ces banquets » (p. 237). Cette façon de faire a le mérite de rendre le récit très concret et vivant même si les plus stricts des savants l’accepteront avec un rien de réticence. A. Mayor est particulièrement à l’aise quand elle aborde les aspects scientifiques de la biographie de Mithridate : phénomènes célestes et, surtout, tout ce qui touche aux poisons. Il est vrai qu’elle est l’auteure d’un livre sur la guerre biologique et chimique dans l’Antiquité, Greek Fire, Poison Arrows, and Scorpion Bombs : Biological and Chemical Warfare in the Ancient World (Londres, Duckworth, 2003). Cette biographie savante se lit comme un roman. Jean A. STRAUS