Plan

Chargement...
Couverture fascicule

P. Spencer, The Maasai of Matapato. A Study of Rituals of Rebellion

[compte-rendu]

Année 1991 120 pp. 100-104
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 100

100 Comptes rendus

Paul SPENCER, The Maasai of Matapato. A Study of Rituals of Rebellion. Bloomington & Indianapolis, Indiana University Press in association with IAI, 1988, XII + 297 p., réf., index, fig., tabl., cartes (« International African Library »).

L'Est africain pastoral est dominé par la figure mythique des Maasai : mythique par l'idéalisation romantique de Y ethos du pasteur-guerrier ; mythique aussi parce que, en dépit de sources insuffisantes, la sociologie des « systèmes d'âge » fait constamment référence à F « exemple maasai » comme au parangon d'un système à la fois initiatique et militaire qui constitue, en l'absence de chefs et de structure lignagère segmentaire, l'institution essentielle de ces démocraties guerrières où seul le zébu est roi... Les Maasai, dont la réputation guerrière a sans doute été exploitée par les marchands swahili, au milieu du XIXe siècle, pour retarder la progression des Blancs vers les royaumes des Grands Lacs, ont cependant trouvé, dès l'époque de la pénétration, des admirateurs : missionnaires, explorateurs puis, tardivement, administrateurs (Krapf 1860 ; Thomson 1885 ; Merker 1904 ; Hollis 1905, etc.). C'est à partir de ces sources anciennes que le mythe ethnologique s'est créé. Heureusement, le conservatisme affiché des Maasai, partagé d'ailleurs par bon nombre de peuples pasteurs ou agro-pasteurs de l'Est africain tels les Boran, Gabra, Turkana, etc., a contribué au maintien de leurs institutions, coutumes et pratiques, de telle sorte que, au cours des trois dernières décennies, une pléiade d'ethnographes, en majorité anglo-saxons (Gulliver, Jacobs, Rigby, Galaty, Hurskainen, Llewelyn-Davies, etc., et aujourd'hui Spencer), ont réuni observations et analyses qui permettent enfin de mieux comprendre la nature de ce fameux « système d'âge » et des cérémonies complexes qui en sont le support et l'expression visibles, pour l'étranger comme pour les Maasai eux-mêmes.

De ce peuple étonnant qui, à travers ses seize sections territoriales, offre une diversité sociale jusqu'ici sous-estimée (un problème que Spencer traite dans son livre sous presse, Models of the Maasai), notre auteur n'a pas entrepris l'étude dès le début de sa carrière puisqu'il a choisi d'abord les Samburu (1965), puis leurs voisins et partenaires, les Rendille (1973). Dans l'Introduction des Maasai de Matapato, il explique l'avantage de cette stratégie : les Samburu sont bien des « cousins » des Maasai pour la langue comme pour la culture ; mais ils sont peut-être aussi des « grands-frères » : sans aller jusqu'à voir en eux un modèle « proto- Maasai », ils constituent, dans l'économie de l'œuvre de Spencer, une étape propédeutique ; d'un point de vue « idéal-typique », ils seraient une société « plus simple » (système de classes d'âge moins élaboré, clans plus compacts, etc.). Nanti d'une solide expérience des Samburu, des Rendille et d'autres pasteurs ou agro-pasteurs de l'Est africain {cf. sa contribution remarquée sur l'aspect démographique du système générationnel des Jie in Baxter & Almagor 1978), Spencer était sans doute bien placé pour tenter l'étude d'un groupe maasai tout en centrant son regard sur cette singulière élaboration des rites de passage, aussi bien masculins que féminins, qui demeure un des traits les plus frappants de cette culture.

Matapato est une section maasai située sur la frontière tanzanienne. La recherche s'est déroulée à Meto en 1976-1977, au cours d'une sécheresse sévère qui obligea les Matapato à mettre en œuvre toutes leurs stratégies traditionnelles pour survivre en tant que Maasai, c'est- à-dire pasteurs, et ne pas tomber au rang de « Dorobo » (ou Ndorobo : nom maasai des Okiek, chasseurs-cueilleurs des forêts tropicales des hauts plateaux de la Rift Valley ; nom couramment appliqué, de nos jours, aux désœuvrés des rues de Nairobi). L'auteur a tenu à faire ce terrain avec sa famille en vue d'une meilleure intégration dans la communauté locale. Bien qu'il y eût un centre missionnaire à Meto, les Matapato étaient encore, selon lui, peu acculturés au moment de l'étude. Spencer ne décrit pas seulement les rites auxquels il a assisté ; pour nombre d'entre eux, il a dû, comme tout ethnographe, s'appuyer sur des descriptions d'informateurs ;

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw