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In memoriam Nadia Panoff

[autre]

Année 2013 40 p. 6
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INMEMORIAM

Nadia PANOFF

Nadia Panoff nous a quittés le 26 juin 2012.

Reçue à l'agrégation de russe en 1970, elle est nommée à Douai, puis à Pontoise et rejoint ensuite le lycée Jules Ferry à Paris où elle enseignera pendant plus de trente ans jusqu'à sa retraite en 2008.

De parents russes émigrés très jeunes qui s'étaient parfaitement assimilés, Nadia était à la fois très française et très russe. Elle avait été profondément marquée par le séjour d'un an qu'elle avait fait à Leningrad pour la rédaction de son mémoire de maîtrise sur Blok, et évoquait, des années après, avec encore beaucoup d'émotion sa découverte de ce pays où elle avait ses racines. Elle y était souvent retournée avec ses élèves à qui elle souhaitait faire partager son amour de la Russie.

Nadia aimait la poésie, la musique, le ballet et l'opéra - elle n'aurait pour rien au monde manqué une nouvelle mise en scène $ Eugène Onéguine ou un spectacle de Béjart, mais ce n'était pas qu'une intellectuelle aux goûts raffinés. Très attachée à sa famille - sa fille, son gendre et ses deux petits-enfants pour qui elle était une « babou » très présente - elle était toujours disponible pour ses nombreux amis et aimait les réunir chez elle pour des festins aussi beaux que bons, ou les retrouver dans les salons de thé choisis qu'elle affectionnait.

Exigeante, elle ne supportait pas la vulgarité et la mesquinerie et pouvait être écorchée vive par la bêtise ou l'injustice. Sa grande sensibilité, sa fragilité apparente se doublaient d'un courage moral que l'on a pu admirer en particulier quand la maladie l'a frappée.

Les très nombreux anciens élèves, collègues et amis qui assistaient à ses obsèques, étaient venus dire adieu à une femme qui leur avait beaucoup donné.

Nadia - notre « belle Russe rousse », comme l'appelaient certains - nous manque mais son souvenir reste cher et nous sommes heureux de l'avoir connue.

Anne VOROBIOV