Couverture fascicule

Irène Semenoff-Tian-Chansky-Baïdine (éd.), Slavica Occitania, n° 39, Confrontations impériales (1812-1814) : évolution de l’identité et de l’image de la Russie dans le contexte européen, 2014

[compte-rendu]

Année 2014 43 pp. 123-124
Fait partie d'un numéro thématique : Littérature postsoviétiques de l'imaginaire
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Pour son second numéro de 2014 (39), la revue Slavica Occitania s’est insérée dans les commémorations du bicentenaire des guerres napoléoniennes en traitant le thème des

Confrontations impériales (1812-1814). De prime abord, le titre de la plupart des articles invite à penser que seule la «guerre patriotique » de 1812 sera véritablement interrogée. Pourtant, au fil des pages et de la construction des argumentations, les auteurs s’atta chent à décrire non seulement les évé -nements des années 1812-1814 mais aussi leur portée historique à long terme. C’est d’ailleurs le propos d’Irène SEMEnOFF-TIAn-CHAnSKY-BAïDInE en introduction de l’ouvrage («Les guerres napoléoniennes : un événement fondamental pour l’identité russe et la perception de la Russie en Europe » ). C’est en effet d’une part la construction d’une identité nationale russe qui préoccupe les auteurs. Catherine LEMAGnEn interroge notamment «les origines de la narodnost′ » , la polysémie de ce terme – entre patriotisme, sentiment national et souveraineté nationale – ainsi que ses réutilisations par les régimes russe et soviétique successifs. D’un côté, la cristallisation d’une identité nationale russe au cours des guerres de 1812-1814 est étu -diée de l’intérieur, à la fois par le biais des minorités et par celui des élites intellectuelles et politiques comme Anna Bounina (Irène SEMEnOFF-TIAn-CHAnSKY-BAïDInE). La ques -tion des marges impériales n’est pas occultée. Daniel BEAuvOIS se penche ainsi sur les marges occidentales de l’Empire par une étude de cas très fine sur la situation de la Lituanie et de la Rhénanie blanche en 1812. Si cette jeune province russe semble être tiraillée entre les fidélités à Moscou, à Paris et même à varsovie, le passage de la Grande Armée provoque peu d’enthousiasme et laisse peu de traces – hormis des cadavres – de son passage. C’est le cas aussi de la Finlande étudiée par David PAIGnEAu («La campagne de Russie vue de Fin lande » ). D’un autre côté, la construction nationale russe est observée de l’extérieur, par «l’Occident » , à la fois par les acteurs qui participent directement à la guerre – c’est l’objet de la cin -quième partie de l’ouvrage intitulée «La représentation de la Russie en Occident » ou encore l’article de Jacques HAnTRAYE sur «La découverte des religions de l’Empire de Russie et la place du fait religieux dans la Grande Armée lors de la campagne de 1812 » – et par ceux qui la commentent depuis les différents pays européens. Cette thématique est traitée dans la quatrième partie de l’ouvrage, «Regards occidentaux sur le conflit avec la Russie » . D’autre part, la ligne éditoriale du volume insiste sur la dimension mémorielle de la «Guerre patriotique » . Le bref article d’Alexandre PODMAzO sur «La célébration du bicentenaire de la guerre de 1812 en Russie […] » est à ce titre, tout à fait éclairant, puisqu’il montre la prise en main des commémorations par le pouvoir central dès 2007 et la multiplication des manifestations en 2012 dans l’ensemble de la Fédération de Russie ainsi que leur très grande variété. On retrouve ce souci d’inscrire les guerres de 1812-1814 dans le temps présent dans la plupart des articles. Ces guerres ont en effet marqué durablement le territoire russe comme en témoigne la découverte de différents charniers (Daniel BEAuvOIS, «La Lituanie et la Ruthénie blanche en 1812 » , p. 60). Elles ont également imprégné les mémoires collectives russes, en particulier du fait des tentatives régulières de contrôle du pouvoir central. Ainsi vera MILCHInA évo -que, à travers le marquis de Custine («La guerre de 1812 dans La Russie en 1839 du marquis de Custine » ) la reconstitution de la bataille de Borodino orchestrée par nico -las Ier. À ce titre, la première partie de l’ouvrage insiste sur le rôle et le devenir des troupes irrégulières dans l’armée du Tsar et dans la Russie, du xIxe siècle à nos jours, à travers des réflexions générales sur les cosaques (article de Sergueï KALInInE), particulières à nOuS AvOnS Lu 123

LA REVUE RUSSE 43, Paris, 2014. irène SeMeNoFF-tiAN-chANSkY-BAïdiNe (éd.), Confrontations impériales (1812-1814) : Évolution de l’identité et de l’image de la Russie dans le contexte européen, Slavica Occitania 39, université de toulouse, 2014, 492 p., illustr., 25 €.

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