Couverture fascicule

Discours prononcé par M. J.-P. Brissot à l'assemblée des amis de la Constitution sur la question de savoir si le roi peut être jugé, en annexe de la séance du 15 juillet 1791

[travail de l'Assemblée et productions du roi et des ministres]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 338

Discours sur la question de savoir si le roi peut être jugé, prononcé à l'assemblée des amis de la Constitution, dans la séance du 10 juillet 1791, par J. -P. Brissot, membre de cette société.

Messieurs, la question importante que vous agitez maintenant, offre cinq branches, qui toutes présentent un égal intérêt.

(1) C’est ce discours auquel M. Goupil-Préfeln fait allusion dans son opinion sur les événements relatifs à la fuite du roi. — Voy. ci-dessus, même séance.

Le roi sera-t-il jugé ?

Par qui sera-t-il jugé ?

Dans quelle forme sera-t-il jugé ?

Comment sera-t-il provisoirement remplacé ?

Comment le sera-t-il définitivement s’il est destitué ?

Toutes ces questions doivent être traitées sépa¬ rément, avec cette lenteur, celte réflexion que commande l’importance de ce procès national ; avec cette solennité qui doit entourer une nation, qui accuse du plus grand des crimes un de ses représentants ; avec cette liberté, cette franchise d’opimons qui caractérisent des amis de la vérité.

M. Pétion a, dans la dernière séance, sagement circonscrit la discussion actuelle à la première de ces questions : Le roi sera-t-il, peut-il-être jugé ? Respectant la limite qu'il a posée, et que' vous avez paru approuver, je m’y renfermerai. Je. ne traiterai donc, quant à présent, aucune des ques¬ tions subséquentes, quoique nos adversaires cherchi nt à les cumuler, à les confondre, afin d’égarer les esprits, afin de leur inspirer des pré¬ ventions contre le parti sévère que commandent l’intérêt, la justice et la majorité nationale.

Ce n’est pas, Messieurs, que nous redoutions le combat qui nous est offert par nos adversaires. Oui, quand il en sera temps, nous leur prouve¬ rons que, soit que le roi conserve sa couronne, soit qu’on le remplace, le salut du peuple, le salut de la Constitution exigent que le trône soit entouré d’un conseil, qui, tenant ses pouvoirs du peuple, inspire la confiance au peuple ; nous leur prouverons que cette forme, loin d’altérer la Constitution française, est conforme à cette Constitution, conforme à ses bases essentielles ; nous leur prouverons qu’ils ont toujours ignoré ou feint d’ignorer la nature de ces bases, qu’ils ont constamment déliré ou trompé dans leurs accusations contre le républicanisme, qu’en ca¬ lomniant sous ce mot vague le gouvernement repiésentatif, ils calomnient la Constitution fran¬ çaise ; nous leur prouverons que ceux qu’ils ap¬ pellent républicains, sont les plus fermes défen¬ seurs decetle Constitution ; nous leur prouverons enfin que le mode du conseil électif, déjà présenté dans cette tribune, est le seul capable de rame¬ ner la confiance dans le pouvoir exécutif, et par conséquent sa force, et par conséquent la paix et l’harmonie, tandis que le mode proposé par eux n’est propre qu’à couvrir d’opprobre le peu¬ ple français, en semant la discorde et l’anarchie.

Alors, Messieurs, dans cette discu-sion solen¬ nelle qui, je l’espère, aura lieu dans cette assem¬ blée, disparaîtra complètement le malentendu qui divise les patriotes, malentendu qu’entre¬ tiennent l’artifice et les calomnies de nos enne¬ mis, et dont un mot peut d’avance détruire tout le poison.

Que veulent ceux qui s’élèvent ici contre les républicains ? Craignant l’anarchie, la voyant dans les assemblées tumultueuses, ils redoutent, ils détestent les démocraties d’Athènes et de Rome, ils redoutent la division de la France en républi¬ ques fédérées, ils ne veulent que la Constitution française, la Constitution représentative : ils ont raison.

Que veulent de leur côté ceux qu’on appelle républicains ? Ils craignent, ils rejettent égale¬ ment les démocraties tumultueuses d’Athènes et de Rome, ils redoutent également les 83 répu¬ bliques fédéré s, ils ne veulent que la Constitu¬ tion représentative, homogène, de la France entière... Nous sommes donc tous d’accord : nous voulons tous la Constitution française.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw