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Alexandre le Grand : un modèle pour les empereurs romains ? Alexandre le Grand. Les risques du pouvoir. Textes philosophiques et rhétoriques, traduction et commentaire par Laurent Pernot, collection « La Roue à Livres » , 2013

[compte-rendu]

Année 2015 41-1 pp. 387-388
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DHA 41/ 1-2015 Actualités 387

Alexandre le Grand : un modèle pour les empereurs romains ?

[ Alexandre le Grand. Les risques du pouvoir. Textes philosophiques etrhétoriques, traduction et commentaire par Laurent Pernot, Paris, Les Belles Lettres, collection «La Roue à Livres » , 2013, 242 p., ISBN 978-2-251-33967-2 – 25 euros]

L. Pernot a traduit avec élégance et acribie divers textes grecs et latins de la haute époque impériale, qui se servent de la figure d’ Alexandre le Grand pour discourir sur les vertus des princes. Dans un brillant avant-propos, l’ auteur justifie le fait d’ avoir rassemblé pour la première fois en un recueil des textes qui ont le même thème. Il montre comment les rhéteurs-philosophes de la seconde sophistique ont réfléchi au sens et à la valeur de l’ Alexandre historique et comment l’ exemplum rhétorique qu’ est devenue la figure d’ Alexandre leur a permis de poser deux questions : celle, morale, de la maîtrise individuelle des passions, et celle, plus politique, du bon usage du pouvoir. L’ auteur fait ensuite un bref rappel de la chronologie du règne d’ Alexandre et donne une carte récapitulative de l’ itinéraire du Conquérant. Le corps de l’ ouvrage se compose de quatre séries de textes, présentées chacune par une substantielle introduction. La première série comporte deux Suasoires de Sénèque le Père. L’ une rapporte les «traits » et les «divisions » utilisés par divers rhéteurs latins pour reconstituer les arguments du parti de Coinos, l’ officier qui a osé conseiller au roi de mettre un terme à sa marche vers les limites du monde. L’ autre imagine les moyens rhétoriques par lesquels le philosophe Anaxarque persuada le roi d’ entrer dans Babylone (en 323 av. J.-C.) sans tenir compte de l’ avis des astrologues. La seconde série consiste en deux des discours Sur la royauté de Dion de Pruse. Alexandre y dialogue avec son père (discours II) ou avec Diogène (discours IV). L’ un et l’ autre permettent à Dion d’ esquisser la figure du bon roi, et aussi de poser la question des références (Homère, Aristote, les cyniques) grâce auxquelles un homme expérimenté peut faire entendre raison à un jeune homme trop passionné. Deux appendices en fin de volume clarifient la fin du discours IV : l’ auteur y explique pourquoi et comment Diogène dépeint à Alexandre les trois démons qui régissent l’ âme humaine ; il justifie d’ autre part son choix éditorial audacieux mais convaincant de ne pas supprimer les derniers mots de ce discours. La troisième série, plus humoristique, reprend trois Dialogues des morts de Lucien. Les dialogues XII et XIII présentent les mêmes interlocuteurs que ceux de Dion, mais la juxtaposition des deux auteurs permet aux lecteurs de percevoir les différences de ton et de finalité : Lucien est un «atticiste voltairien » qui vise surtout à railler les prétentions divines d’ Alexandre.

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