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Eva Telkes-Klein L’Université hébraïque de Jérusalem à travers ses acteurs. La première génération de professeurs (1925-1948) Honoré Champion, 2004

[compte-rendu]

Année 2005 7 pp. 206-207
Fait partie d'un numéro thématique : Cuisines en partage
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Eva Telkes-Klein, L’Université hébraïque de Jérusalem à travers ses acteurs. La première génération de professeurs (1925-1948)

Honoré Champion, 2004, 364 p.

L'ouvrage d'Eva Telkes-Klein s'inscrit dans la lignée des travaux qu'elle a menés sous la houlette de Christophe Charle, la prosopogra-phie des élites universitaires françaises au xixe et xxe siècle. Son but ici est d'appliquer une grille d'analyse identique à un corpus particu¬ lier dans un contexte particulier : le corps pro¬ fessoral de l'Université hébraïque au cours du mandat britannique, en Palestine.

L'ouvrage offre le grand intérêt de présen¬ ter en français une situation relativement peu connue de l'historiographie hexagonale : la

constitution et les premières années d'activité d'une élite académique dans un environne¬ ment en construction, le foyer national juif. Comme le rappelle l'auteur dans une longue introduction, le phénomène qu'elle place sous sa loupe doit être relié à l'histoire juive en dia¬ spora, entre émancipation et assimilation, mais surtout au rejet progressif dont les Juifs font l'objet dans l'Europe de la fin du xixc siècle ; et aussi, évidemment, à son corollaire, la montée du sionisme. L'idée d’édifier une université hébraïque est ancienne, puisqu'elle préexiste à la théorisation du nationalisme juif tel que la produit Theodor Herzl. Elle en est une partie pleinement intégrante, puisque d'une part elle répond à la nécessité de former les cadres de la nation et du futur État, mais surtout parce qu'elle participe de la réponse à l'antisémitisme qu'entend être le sionisme, lorsque les Juifs ne peuvent envisager une car¬ rière sans passer par la conversion au christia¬ nisme, si tant est que celle-ci leur ouvre effectivement certaines portes. Faisant l'objet de débats animés lors des congrès sionistes, elle devient la préoccupation majeure de Haïm Weizmann : c'est lui qui mène à la pose de la première pierre, en juillet 1918 (alors même que la bataille de Palestine n'est pas encore terminée), puis à son inauguration en présence de lord Balfour, parrain du foyer national, en avril 1925.

Les premières années sont marquées par la mise en place de premiers départements sans véritables liens entre eux (Institut d'études juives, chimie, microbiologie, Insti¬ tut d'études orientales), à l'issue de discus¬ sions particulièrement vives entre d'une part les représentants de la diaspora (qui tiennent les cordons de la bourse) et d'autre part les administrateurs «sur le terrain» : qu'il s'agisse des matières devant faire l'objet d'un enseignement, ou de la manière en général d'établir un établissement d'enseignement supérieur juif qui se détache des traditions judaïques sans toutefois se limiter à être une copie des universités des pays de diaspora (c'est la querelle sur le modèle à adopter, mais surtout l'affrontement de personnes qui

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