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M. Dupont, député de Nemours. Dans toutes les circonstances difficiles, on ne doit point cé¬ der à un premier mouvement : une sage lenteur doit toujours influer sur le choix du moyen. Mais il ne s'agit pas ici de se livrer à des méditations profondes, de renvoyer à des bureaux l'examen d'une chose qui n'en est pas susceptible ; vous n'êtes pas sans doute divisés : je vous en conjure par tout ce que vous avez de vertu, de courage et de patriotisme, délibérons sur-le-champ.

Un religieux de l'ordre de Saint-Geneviève ob¬ serve que !a motion de M. Lallv-Tollendal ne tend qu'à l'établissement de la milice dans les villes seulement ; ruais qu'il faut étendre cet établisse¬ ment même sur les campagnes.

M. de Fermond. J'assure l'Assemblée que la province deBretagne jouit de la plus parfaite tran¬ quillité à l'aide des milices bourgeoises qu'on y a établies ; il n'est pas besoin d'y envoyer de pro¬ clamation, surtout celle qui est proposée et qui contient des expressions plus propres à soulever les peuples qu'à les calmer. Je demande que la proposition soit renvoyée aux bureaux pour y être discutée après mûre réflexion.

M. le marquis de Toulongeon. J'appuie la motion, et je demande qu'on ajoute à la procla¬ mation un projet d'instruction pour diriger la formation des milices bourgeoises.

M. ***. On doit de la reconnaissance à tous les citoyens qui se sont armés pour conquérir et dé¬ fendre la liberté de la nation. Quant à la sanction du Roi, je pense qu'on ne peut la lui demander pour aucun règlement quelconque qu'après que la constitution sera achevée. Je crois qu'il suffit, et je propose d'envoyer dans les provinces nos procès-verbaux depuis mercredi, et d'inviter tous les citoyens à la paix.

M. Robespierre. Il faut aimer la paix, mais aussi il faut aimer la liberté. Avant tout, analy¬ sons la motion de M. de .Lally. Elle présente d'a-

bord une disposition contre ceux qui ont défendu la liberté. Mais y a-t-il rien de plus légitime que de se soulever contre une conjuration horrible formée pour perdre la nation ? L'émeute a été occasionnée à Poissy sous prétexte d'accapare¬ ment ; la Bretagne est en paix, les provinces sont tranquilles, la proclamation y répandrait l'alarme et ferait perdre la confiance. Ne faisons rien avec précipitation : qui nous a dit que les ennemis de l'Etat seront encore dégoûtés de l'intrigue ?

MM-de (Justine et de Lubcr.<>ac, évêque de Chartres, parlent successivement. Ils sont d'avis qu'on s'occupe d'un projet de règlement pour ra¬ mener la tranquillité, et qu'on autorise la for¬ mation des milices, sous l'inspection de l'autorité légitime.

MM. Fréteau, de Grillon et d'autres membres parlent de la nécessité d'établir des milices na¬ tionales ; ils écartent le reste de la motion.

M. de Gleizen. Le zèle de M. de Lally égale son éloquence ; mais rappelons ce que des hommes éclairés ont si souvent répété : que le plus grand danger qui environne une assemblée délibérante, c'est la magie de l'éloquence.

Gomment blâmer des hommes qui se sont ar¬ més pour la liberté ? Gomment parler de trou¬ bles aux provinces qui jouissent de la plus par¬ faite tranquillité ? M. de Lally parle de la sanc¬ tion du Roi ; mais peut-on la lui demander avant que la constitution lui ait adressé le droit delà donner ? J'insiste pour qu'on imprime les pro¬ cès-verbaux des séances, et qu'on les envoie dans les provinces.

M. Legrand* J'observe qu'il faut joindre à l'établissement de la milice bourgeoise un règle¬ ment de discipline, pour que le chef de la milice soit choisi à la pluralité des suffrages, et que son élection ne réside pas dans la volonté de quelques magistrats de municipalité vénale, qui ne peu¬ vent défendre les intérêts d'un peuple qu'ils ne représentent pas.

M. ***. 11 est une autre difficulté ; c'est que toute milice bourgeoise est du ressort de l'auto¬ rité exécutrice ; qu'il ne dépend pas de nous de pouvoir l'établir dans le royaume.

M. Je trouve trois obstacles insurmontables à la motion de M. de Lally : le premier, c'est de déclarer rebelle tout homme qui a pris les armes pour la défense de la patrie ; le second, c'est de hasarder une question infiniment douteuse. M. de Lally propose que la proclamation soit publiée dans toutes les villes, du consentement du Roi. Nous ignorons encore si cette sanction est néces¬ saire aux décrets de l'Assemblée. Le troisième enfin, c'est que ce serait alarmer toutes les pro¬ vinces où le calme et la paix régnent encore.

M.deLally-Tollendal s'écrie : C'est au nom de la liberté que je vous propose ma motion et que je vous conjure de l'adopter.

Au milieu des impies qui renversent le tem¬ ple des lois, c'est à nous, ministres de la liberté, de prêcher son évangile.

M. Blesau, député de Bretagne. C'est ici que l'on sent la grande vérité que les législateurs nous ont apprise : dans les affaires publiques, on doit toujours être en garde contre le charme de l'éloquence, et jamais l'éloquence n'exerce un empire plus puissant que quand elle égale le zèle et la pureté des sentiments de i'orateur.

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