Etienne (R.), Mayet (F.), Trois clés de l'économie de l'Hispanie romaine I : Le vin hispanique. -Paris : De Boccard, 2000. -295 p. : bibliogr., index.

Cet ouvrage est le premier volet d'un en¬ semble intitulé Trois clés de l'économie de l'Hispanie romaine. Les deux autres volumes traitent des Salaisons et sauces cle poisson hispa¬ niques et de L'huile hispanique. La présentation de ce volume est très claire, élégante et attrayan¬ te. Sont étudiées ici les trois régions qui forment l'Espagne : la Lusitanie, plus importante que le Portugal actuel, la Bétique (Espagne du sud), la Tarraconaise (Espagne du nord).

Le vin lusitanien est très peu estimé : c'est d'abord un vin pour soldats. Les auteurs anciens n'en parlent pas. On le transporte, non pas en am¬ phores (on n'a pas retrouvé d'amphores "vinai-res" en Lusitanie), mais en tonneaux de bois, les cupae, dont les douves sont cerclées d'anneaux en bois. L'emploi de tonneaux pour le transport du vin est propre à la Lusitanie car on ne trouve pratiquement pas de cupae ailleurs (p. 58). Ce vin s'améliore au cours des âges et s'introduit dans les rituels funéraires des 2°/3c siècles ap. J.-C. Parfois on donne aux couvercles de sarcophages la forme d'une cupa : le tonneau représenté sur les tombes fait du vin un symbole, celui d'un "breuvage d'éternité" et d'une "éternelle liba¬ tion" (p. 58). Mais il ne faut pas confondre cette cupa en forme de barrique avec celle, semi-cylindrique et non cerclée, qui couvre les tombes, jouant à peu près le rôle d' un tumulus.

Le vin de Bétique a bien meilleure réputa¬ tion. Une courte discussion établit que le Ceretci-num est probablement produit par le vignoble de Jerez (p. 69). Une autre discussion définit l'em¬ ploi en Bétique (éventuellement le non-emploi) de divers types d'amphores et en dresse une étude