LES

ASSOCIATIONS ATHLÉTIQUES

DANS L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE (G

Une grande expérience pédagogique se poursuit depuis quel¬ ques années dans notre pays. 11 s’agit de savoir si, dans nos écoles publiques, et en particulier dans nos internats, il est pos¬ sible de mener de front l’éducation du caractère et celle de l’in¬ telligence. On a pensé que parmi les divers moyens proposés pour résoudre ce problème capital, l’un des plus eflicaccs serait de faire renaître partout le goût et l'habitude des exercices phy¬ siques. On s’est avisé que certains «sports », bien choisis, bien dirigés, fortifieraient les âmes aussi bien que les corps, et pour¬ raient faire naître la vertu en même temps que la santé.

Ces idées nouvelles, propagées par des maîtres éminents qui les ont exposées avec éclat, par des chefs d’établissements libres qui les ont mises courageusement en pratique, furent tout d’abord accueillies par les parents et par les enfants avec une sorte d’en¬ thousiasme; une vive réaction se manifesta aussitôt contre ces pédagogues surannés, qui faisaient profession de mépriser : le corps, «cette guenille » et l’athlétisme, cet enfantillage.

Par un étrange revirement d’opinion, ces fins lettrés, ces savants, ces purs spiritualistes qui ne voulaient songer qu’à l’es¬ prit, parurent de véritables barbares. Une sorte de croisade se forma contre eux, et on put voir, non sans quelque surprise, des hommes de toute robe et de tout parti : croyants, libres penseurs, monarchistes, républicains, dominicains, anciens membres de la Commune, enrôlés sous la môme bannière, combattre le meme combat. Et on constata une fois déplus que, dans notre pays, cer-