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Trois questions sur le développement

[article]

Année 1989 42-390 pp. 468-470
Fait partie d'un numéro thématique : Psychologie cognitive : questions vives
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Page 468

BULLETIN DE PSYCHOLOGIE Tome XLII -N ° 390

Trois questions sur le développement

François BRESSON

Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris

Je suis, sur bien des points, d’accord avec l’ex¬ posé de Gérard Vergnaud, mais je voudrais poser trois problèmes sur le développement cognitif, qui me semblent être des «questions vives » des recherches en psychologie. Elles portent sur les relations entre des savoirs cognitifs que l’on peut observer dans des expériences différentes et qui ne paraissent pas relever des mêmes processus. Il semble aussi que les discussions sur le néo-connexionisme devraient traiter de ces problè¬ mes. La première question porte sur ce qu’on pourrait appeler compétences cognitives et per¬ formances opérantes, la seconde sur les relations entre règles procédurales et règles déclaratives, la troisième sur les relations entre acquisitions des procédures et/ou des processus.

Le premier point porte sur le problème des rela¬ tions entre les modes de traitement cognifif des informations dans la première année. Piaget avait observé que l’enfant de 6 mois pouvait cesser de chercher à saisir un petit objet s’il était placé sur un support. Pour Piaget, il s’agissait d’une inca¬ pacité de l’enfant de dissocier l’objet et son sup¬ port, parce que, à ce stade, les groupes de dépla¬ cement ne comprenaient pas les relations spatia¬ les entre les objets conçues indépendamment de l’action qui s’exerce sur eux (Piaget, 1937). Cette observation n’est toutefois vérifiée que si l’objet est présenté dans le plan sagittal médian et que si l’enfant a ses deux mains libres (ce qui corres¬ pond aux observations de Piaget). Mais S. de Schonen a montré que l’enfant sait saisir sans dif¬ ficulté le même objet situé sur son support. Il suffit de tourner l’ensemble de 90° et que l’objet soit offert latéralement, ou meme qu il soit situe devant l’enfant, mais que celui-ci n’ait qu’une seule main de libre (de Schonen et Bresson, 1984). L’interprétation que donnait Piaget ne peut donc

correspondre à ces données et il faut expliquer à la fois que l’enfant comprend ce qu’il voit, et que ses conditions d’effectuation du comporte¬ ment moteur ne s’appliquent pas à toutes les situations.

On se trouve alors devant deux modes de com¬ portements cognitifs : les capacités cognitives, les compétences, et les effectuations motrices, les performances, qui n’apparaissent pas répondre aux intentions manifestées par l’enfant. C’est encore, le cas des objets arrêtés derrière un écran (S. de Schonen et Bresson, 1984) ou des expérien¬ ces du stade IV, où l’enfant de 9 mois sait où se trouve l’objet, mais agit comme s’il ne le savait pas.

Depuis les années soixante on a développé des techniques, telles que l’habituation, qui ont per¬ mis d’établir dès les premiers mois de la vie des capacités cognitives qui étaient jusqu’alors igno¬ rées, comme la reconnaissance de catégories per¬ ceptives auditives, visuelles ou intermodales. Ceci a entraîné de nombreuses discussions en oppo¬ sant cette capacité cognitive aux interprétations que Piaget appuyait sur ses observations. Mais le développement pose des problèmes plus compli¬ qués que si on se limitait aux données sur la com¬ pétence des enfants, manifestée par les techni¬ ques actuelles sur leurs connaissances, ou aux observations de Piaget, très largement confir¬ mées, sur les échecs des performances. Une des explications possibles repose sur le développe¬ ment des fonctions du lobe frontal (Diamond, 1987). Ces différences entre modes de connais¬ sance sont-elles limitées au développement durant la premiere annee, ou peut-on trouver des cas analogues chez des enfants plus âgés, et même chez l’adulte, comme le suggère A. Dia¬ mond ?

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