Philosophie et environnement

Fondée en 1888, la Société philosophique de Louvain a jusqu'ici fonctionné pour l'essentiel sur le modèle d'une société savante, dont les activités sont réservées à ses membres. En 1997, elle a décidé de tenter une nouvelle expérience, sous la forme d'un colloque annuel qui illustrerait la pertinence de la philosophie face aux grands défis de notre temps, prolongerait la tradition des conférences de recyclage organisées par Ghislaine Florival en s 'adressant prioritairement (mais pas exclusivement) à d'anciens étudiants en philosophie soucieux de rester en prise sur la recherche philosophique actuelle, et serait organisé, si le sujet s'y prête, en collaboration avec un des lieux d'activité philosophique de l'Université catholique de Louvain extérieurs à l'Institut supérieur de philosophie (Centre de philosophie du droit, Chaire Hoover d'éthique économique et sociale, Unité d'éthique bio-médicale). Pour illustrer l'esprit de cette nouvelle initiative, le thème de l'environnement lui a paru idéal, et un premier colloque a été organisé le 14 mai 1997, en collaboration avec la Chaire Hoover.

D'abord confinée à des cercles très restreints, la problématique de l'environnement a fait irruption dans l'opinion publique des pays industrialisés au début des années 1970. Peu à peu, elle a également fait l'objet d'une réflexion philosophique explicite puisant à de multiples sources, de la sagesse amérindienne à la critique heideggerienne de la technique et à la théorie normative des externalités économiques. Cette réflexion a rapidement donné naissance à une abondante littérature, y compris par exemple trois revues spécialisées de langue anglaise (Environmental Ethics, Ethics and the Environment, Environmental Values) et, ces dernières années, également un certain nombre de publications en langue française.1

Le but du colloque était de donner un aperçu de l'état actuel de la discussion philosophique dans ce domaine, à partir d'exposés de deux