Couverture fascicule

E. et J. de Goncourt, Journal des Goncourt, tome III, : 1861-1864, édition critique publiée sous la direction de Jean-Louis Cabanes, 2013

[compte-rendu]

Année 2013 20 pp. 191-193
Fait partie d'un numéro thématique : Le Roman de la jeune fille
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Notes de lecture

E. et J. de Goncourt, Journal des Goncourt, tome III, : 1861-1864, édition critique publiée sous la direction de Jean-Louis Cabanes, Champion, 2013, 2 volumes (1265 pages).

La réédition du Journal des Goncourt se poursuit avec une belle régularité chez Champion. La publication de chaque nouveau volume constitue un événement dans le monde des chercheurs qui voient au fil des ans, des notes et des notices, se construire une véritable encyclopédie du second dix-neuvième siècle. Le tome III, qui couvre les années 1861-1864, est encore plus riche et nourri que les précédents et l’éditeur l’a très judicieusement scindé en deux volumes : le premier est consacré à la réédition «diplomatique » du texte, rigoureusement établie d’après le manuscrit, selon les normes scientifiques qui sont aujourd’hui les nôtres, et à une annotation toujours aussi savante et abondante que l’on lit constamment avec plaisir et intérêt car l’on y redécouvre, dans une vision kaléidoscopique, le quotidien oublié de l’histoire dans toutes ses dimensions ; le second volume donne la version du Journal de ces années publiée par Edmond et le répertoire des personnages et des lieux nouvellement apparus. Les introductions de Jean-Louis Cabanès jalonnent ce parcours éditorial, remettant en contexte la série publiée, présentant chaque fois une véritable étude sur un aspect particulier du Journal des deux frères et une stimulante réflexion sur la forme du journal, de façon plus générale. L’écriture des Goncourt apparaît fondatrice, à certains égards, d’une tradition du diarisme. Les Goncourt célèbrent les anniversaires, les dates marquantes, et notamment le nouvel an avec une égale tristesse, de 1861 à 1864, alors qu’ils sont en pleine période de création littéraire et de reconnaissance mondaine. Jules se campe en diariste, donnant un rare aperçu sur la façon de rédiger le Journal, au sortir d’une soirée chez la princesse Mathilde, quand il note le 18 mars 1863 à 1 heure du matin : «Nous sortons de dîner chez la princesse Mathilde. J’ai encore mon habit au dos, et j’écris sur le chaud de la soirée. » Un peu plus tôt, Jules avait précisé qu’il réécrivait les propos de l’altesse, marquant ainsi les possibles écarts du diariste phonographe mais aussi un réel souci de retranscription authentique : «J’arrange un peu ici ce qu’elle a eu l’intention de dire » (13 décembre 1862). L’empereur apparaît également dans ces pages, où les Goncourt recourent curieusement à des abréviations pour coder les événements qui le concernent (19 février 1862 ; 15 mars 1862) ; cela ne les empêche pas de fantasmer l’attentat lorsqu’ils évoquent, le jour anniversaire de la mort de Louis XVI, le 21

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