Paris, éditions du Seuil, 2000 ; un vol in- 16°, 320 p. (POINTS HISTOIRE, t. 279).

C'est un excellent petit livre de synthèse sur le catharisme, et plus globalement sur les croyances et pratiques religieuses du Languedoc médiéval, que nous propose ici l'équipe internationale d'historiens et d'historiennes réunie et dirigée par Jacques Berlioz. Au départ, cet ouvrage était un rapport scientifique ', commandé par la mairie de Fanjeaux, dans le but d'aider les responsables de la future « Maison des religions médiévales et de leurs expressions méridionales » (dénomination provisoire pour ce musée - d'un type particulier puisque aucun document médiéval authentique n'y figurera - dont la création a été décidée en 1996) qui sera installée dans une vaste bâtisse au cœur de la petite ville. Ceci s' inscrivant du reste dans un programme plus vaste de développement et de valorisation des sites relatifs à l'histoire religieuse méridionale - appelé « Pays cathare » -, lancé en 1989 par le département de l'Aude et soutenu par la Communauté économique européenne. Ce détour par l'origine du projet nous donne la raison du titre et du sous-titre du livre : le premier renvoie au programme décidé par le département de l'Aude, le second au nom de l'établissement créé par la mairie de Fanjeaux. Qu'on ne se méprenne pas, l'entreprise n'a rien de douteux. Il ne s'agit pas d'une nouvelle forme d'histoire identitaire ou fantaisiste qui viendrait ajouter une pierre au mythe cathare, tel qu'il s'est construit depuis les travaux de Napoléon Peyrat dans la seconde moitié du XIXe siècle. Jacques Berlioz y insiste dans son introduction (p. 7-14) : l'optique est strictement historique et se veut tout ce qu'il y a de plus rigoureux. Du reste, il n'est pas question ici que des cathares, mais de toutes les facettes religieuses du Midi médiéval, avec une insistance particulière sur la région du Laura- gais et sur Fanjeaux : sont envisagés, outre effectivement le « phénomène cathare » qui constitue la première et la plus importante partie de l'ouvrage (partie 1, p. 15-121), la question des contestations évangéliques - en particulier celles des vaudois, des franciscains spirituels et des béguins du Midi - (partie 2, p. 123-160), l'islam, le judaïsme et les « superstitions » (partie 3, p. 161-198), les réseaux monastiques et l'encadrement paroissial (partie 4, p. 199-228), enfin les rites, dévotions et pratiques (partie 5, p. 229-277). Le tout est suivi d'utiles repères chronologiques, allant de l'an 250 de notre ère à nos jours (p. 279-284), d'une orientation bibliographie d'une quinzaine de pages parfaitement à jour dont les sections ont été établies par les auteurs en fonction de leurs domaines respectifs (p. 285-298), d'un index fort complet, même si n'y figurent pas les noms d'historiens contemporains ni ceux des personnages et des lieux apparaissant dans les notes (p. 299-310), et enfin de courtes notices bio-bibliographiques sur les onze auteurs du livre (p. 311-313).

Il ne saurait être question de dire un mot de chacune des treize contributions de l'ouvrage. Nous épinglerons plutôt quelques-unes d'entre elles qui nous semblent particulièrement intéressantes. À commencer par celle d'Anne Brenon : « Le catharisme