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Problèmes psychologiques de guidance parentale d'enfants sourds. La restauration de la communication

[article]

Année 1977 30-328 pp. 477-479
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Page 477

Problèmes psychologiques de Guidance Parentale d’enfants sourds.

La restauration de la communication

P.M. DOLLE

Institution de Jeunes Sourds «La Malgrange »

54140 Jarville

Une des difficultés des parents d'enfants sourds, même lorsque le diagnostic a été révélé avec prudence et humanité, est de se trouver un système de référence.

Quand l’enfant est normal, la référence à soi, à son propre schéma corporel est automatique, inconsciente et permet une bonne adaptation à la situation nouvelle.

Dans le cas de la surdité, si les parents ne sont pas sourds, ils se sentent abandonnés et isolés à cause de la privation de cette réfé¬ rence à soi-même et à sa lignée. L’angoisse s’engouffre par cette brèche. L’enfant devient alors un monstre (au sens étymologique du terme) que paradoxalement l’on va chercher à cacher ou à éloigner.

Selon leur degré de culture, les parents vont donc essayer de lutter contre leur angoisse et dans les meilleurs cas, rechercher ailleurs ce cadre de référence. Ils le trouveront alors soit dans l’archétype ou le stéréotype avec déposition sur l’enfant de tous les préjugés concernant le sourd ; soit dans la connaissance livresque avec même placage de connaissances mal définies sur l’enfant, soit enfin dans l'échange avec d’autres parents ; ce qui dans les faits, revient à multiplier par N, les deux premières attitudes.

L’appartenance à un groupe de guidance doit leur permettre de découvrir la seule attitude adulte : celle du réalisme. C’est-à-dire, accepter l’aventure de l'éducation d'un enfant privé d’au¬ dition. Attitude héroïque puisque ne pouvant utiliser l'identification inconsciente à un normo-type d’individu, elle va mobiliser la conscience et la disponibilité bienveillante. C’est la seule attitude qui permettra à l’enfant d'exprimer sa propre réalité, puis de se développer humai¬ nement malgré le handicap, et au travers du handicap, et donc de combattre efficacement celui-ci. C'est donc un des tout premiers temps

de la guidance que d'aider des parents à quitter l’imaginaire et de comprendre que leur enfant ne vient pas d'une autre espèce ou d’une autre planète mais est simplement un être privé d'audition et la plupart du temps pas encore de langage.

Cela signifie donc aussi les aider à liquider l’émotion de la procréation d'un être anormal, et aborder la culpabilité. Nous nous expli¬ quons : prendre ses responsabilités, est l'acte de l'adulte. Se culpabiliser est l’acte de l’en¬ fant. L'adulte ne pouvant pas prendre ses res¬ ponsabilités est plongé en situation infantile et régresse vers la culpabilité sclérosante.

Tous les parents que nous avons vus y avaient plongé, ou même ne l’avaient jamais quitté. Certains en étaient conscients, d’autres pas. Ces derniers sont d'ailleurs les plus diffi¬ ciles à traiter, car ils se montrent souvent agressifs et revendicateurs. La chute dans la culpabilité implique automatiquement la mobi¬ lisation de mécanismes de défense. Parmi ceux-ci, le plus fréquent sinon le plus simple con¬ siste en une recherche de fautes réelles ou imaginaires.

Cette recherche aboutit toujours à une dé¬ couverte réelle (par exemple les jeux sexuels enfantins ou adolescents, ceux ayant précédé ou amené à la procréation). Celle-ci masquant toujours les fautes imaginaires. L’inconscient, ainsi mobilisé, ramène les conduites à la pério¬ de préoedipéenne et prédispose à la pensée magique prélogique dont nous reparlerons plus loin.

L’offre de guidance est donc toujours bien accueillie car elle correspond au besoin de retrouver son père et sa mère.

Au début cependant, les parents ne deman¬ dent forcément que des conseils et une aide concrète limitant ainsi la régression et mas¬ quant en partie leur propre demande de prise

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