La quatrième journée d’histoire et histoire du droit et des institutions de l’université de Perpignan, organisée sur le thème «Métiers et gens de métiers en Roussillon et en Languedoc -XVIIe-XVIIIe siècles » , a donné lieu à quatorze communications. Les contributions des auteurs, réunies par Gilbert Larguier, ont permis de produire ce recueil de 270 pages aux Presses universitaires de Perpignan. Les recherches conduites prennent donc pour cadre l’espace méridional languedocien et roussillonnais, et sont principalement orientées vers les activités de type urbain au cours des deux derniers siècles de l’Ancien Régime. Le choix de la thématique mérite d’être applaudi pour trois raisons. En premier lieu, les activités et les états de travailleurs du Midi français restent encore mal connus. Cet ouvrage permet d’en révéler plusieurs aspects intéressants, à partir de recherches principalement conduites aux archives départementales des Pyrénées-Orientales. Ensuite, il s’inscrit dans le courant qui, depuis quelques années, veut remettre au goût du jour l’histoire du travail urbain et des communautés de métiers. Ces dernières ont certes fait l’objet d’une multitude de travaux durant des décennies, si bien que le sujet a pu paraître épuisé et a donc été délaissé. Les recherches anciennes représentent, sans nul doute, un patrimoine scientifique des plus précieux, mais elles nécessitent aujourd’hui une relecture et une réécriture. En effet, nombre d’entre elles, effectuées principalement sous la IIIe République, sont sous-tendues par les préoccupations idéologiques des chrétiens sociaux et des leplaysiens, plus tard par les doctrines traditionalistes et antilibérales qui magnifient le passé corporatif. Il faut dire aussi que les anciennes monographies voient dans le travail urbain le seul espace corporatif, laissant ainsi supposer que les communautés de métiers représentent la totalité de l’activité. Les études anciennes ne permettent donc pas de connaître l’économie urbaine dans sa globalité. Depuis quelques années, il existe un renouvellement du discours sur l’économie urbaine qui s’exprime à travers des monographies de villes ou du travail urbain et par des réflexions sur le système corporatif. Ce colloque en apporte une nouvelle confirmation. Enfin, limiter le