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Jean-Nicolas Corvisier, Aux origines du miracle grec. Peuplement et population en Grèce du Nord

[compte-rendu]

Année 1994 63 pp. 517-518
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Jean-Nicolas COR VISIER, Aux origines du miracle grec. Peuplement et population en Grèce du Nord. Paris, P.U.F., 1991. 1 vol. 15 χ 22 cm, VIII-315 p., 13 cartes. (HISTOIRES). Prix : 268 FF. ISBN 2-13- 043712-5.

Le titre, ambitieux, surprend au premier abord, car le lien paraît ténu entre ce qu'on appelle, non sans facilité, le «miracle grec», et la démographie des régions qui sont restées le plus longtemps en marge du dit miracle : Thessalie, et surtout Macédoine et Épire. Mais l'auteur entend précisément montrer que l'étude de leur peuplement (répartition et déplacements des ethnies et groupes linguistiques) et de leur population (densités, habitats), qui ne se stabilisent que tardivement (à l'époque classique ou hellénistique), peut aider à comprendre les phénomènes analogues qui se sont produits en Grèce du sud quelques siècles auparavant, et qui ont donné naissance à la civilisation des cités. L'étude de démographie historique proprement dite procède en trois temps. Le premier chapitre examine les migrations et installations des différents peuples dans les trois régions de la fin de l'époque mycénienne à la fin de l'époque archaïque, à partir de la documentation archéologique et des traditions littéraires (une carte des innombrables cantons de ces aires morcelées eût été utile). S'il cherche à éviter, dans l'emploi de la première, le piège de l'identification systématique de chaque ethnie à des «traits culturels» spécifiques (modes d'ensevelissement, types et styles des productions matérielles...), l'auteur paraît moins prudent dans l'usage des secondes. Il semble en effet douteux que le Catalogue des vaisseaux, abondamment sollicité, puisse être traité comme un simple guide de l'état politique de la Grèce, pour quelque époque que ce soit, et les reconstitutions tentées par les auteurs tardifs (Strabon, Diodore...) ne sont pas nécessairement plus fiables que celles des modernes. Le second chapitre, rassemblant une vaste documentation, généralement mal connue, sur les réseaux d'habitat, met en lumière la sédentarisation et l'urbanisation qui touchent chacune des trois régions selon des modalités et une chronologie variables ; les critères d'interprétation restent cependant essentiellement quantitatifs (superficies des sites), alors que des établissements de taille comparable peuvent, selon le contexte, remplir des fonctions fort différentes. Il est vrai que la documentation ne permet pas toujours d'opérer un autre classement ; il paraîtrait cependant normal de distinguer au moins (y compris sur les cartes) le réseau des fondations coloniales grecques de ce qui relève de l'évolution de l'habitat local, d'autant plus que l'interaction entre ces deux mondes gagnerait à être étudiée dans ces régions comme elle l'est en Méditerranée occidentale. La même remarque s'applique à l'étude de l'évolution démographique, objet du dernier chapitre : peut-on faire entrer en ligne de compte les cités coloniales quand il s'agit de montrer la croissance endogène des populations thessaliennes, macédoniennes ou épirotes ? Tout en

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