Antonio Gil Olcina, et Alfredo Morales Gil, (éd.), Medio siglo de cambios agrarios en Espana, Alicante, Institute de Cultura «Juan Gil-Albert »-Diputaciôn provincial de Alicante, «Colecciôn Seminarios, Sérié mayor », 1993, 884 p.

Ce volumineux et très riche ouvrage, illustré de nombreuses cartes, présente les actes d’un colloque tenu en mai 1991 à Alicante, au cours duquel une trentaine de géographes ruraux espagnols ont analysé les transformations agraires de leur pays.

Une première série de communications aborde des thèmes généraux de cette période de cinquante ans pendant laquelle l’Espagne est passée d'une situation d’autarcie alimentaire régionale à une économie de marché puis à une entrée résolue dans le Marché commun. La politique agricole, partie d’une réforme très modérée que la guerre civile interrompit, fut confiée à l’Institut National de la Colonisation (plans de Badajoz et de Jaén), mais depuis 1962 elle a opté pour un aménagement rural (plan de la Tierra de Campos). En même temps la population active agricole s'effondrait de 55 à 15 %, et la part de l'agriculture dans le produit intérieur brut de 20 à 5 %, tandis que les régions qui y contribuaient le plus glissaient des bassins du Duero et de l'Èbre supérieur aux provinces méridionales. Le vignoble, en extension jusqu'en 1980, et dont le centre de gravité s'est déplacé vers la Mancha, est affronté à la surproduction, à la recherche des AOC, à la concentration de la commercialisation. Dans le domaine de l'élevage, le nombre de porcs a triplé, les bovins ont augmenté d'un tiers, mais le Nord-Ouest et la Catalogne demeurent les premières provinces. Depuis 1940, un effort spectaculaire de reboisement en pins a été poursuivi dans les forêts domaniales.