Bloch, Gilbert, Praderie, Michel. La population active dans les pays développés. Préface de M. Febvay. Paris, Editions Cujas, 1967. 367 p., tabl. 24 F (Initiation aux Mécanismes généraux de l'Economie) .

G. Bloch et M. Praderie récapitulent, soit pour leur intérêt propre, soit à titre d'illustration, un certain nombre de résultats concernant l'évolution, de 1954 à 1964, des différentes catégories de la population active en fonction du sexe, de l'âge, du statut, de la qualification, de l'activité économique, de la mobilité, du chômage... etc. Ces résultats concernent la France, l'Allemagne de l'Ouest, l'Italie, le Royaume Uni, le Canada et les Etats-Unis, de manière plus ou moins complète selon les statistiques disponibles : recensements, parfois enquêtes particulières en provenance de l'O.C.D.E., enquête de 1'I.N.S.E.E., par exemple sur la тоЫШе professionnelle en France de 1959 à 1964. Cependant, l'intérêt primordial de ce livre n'est pas tant dans ces résultats eux-mêmes souvent déjà publiés par ailleurs ni dans des solutions, qui ne sont pas toujours présentées, que dans la mise en relief des problèmes posés par la main-d'œuvre et replacés dans un contexte économique plus général. Les auteurs reprennent d'abord les définitions de base, les critiquent, en situent ainsi la portée et les limites. Ainsi en est-il de la population active dont on oublie souvent qu'elle inclut les personnes cherchant un emploi et qu'elle ne se confond pas avec la population occupée; de la qualification qui regroupe des qualifications récentes et solides et des qualifications menacées et anciennes; des catégories socio-professionnelles qui reposent sur la fonction, mais négligent alors la formation, dont la prise en considération éliminerait, à son tour, tout ce qui est apprentissage par expérience pratique;... etc. Ces quelques exemples montrent d'ailleurs le caractère insoluble des problèmes posés par certaines définitions; telle celle de ces personnes désireuses de travailler, mais qui ne s'inscrivent pas dans les bureaux de main-d'œuvre et dont certaines n'accepteraient en fait un emploi qu'assorti de conditions qui rendent son obtention très improbable. Ainsi en est-il également de l'activité dans leur foyer des femmes mariées dont l'inclusion dans la population active aboutirait à y introduire la quasi-totalité de la population féminine. La confrontation des évolutions démographiques permet aux auteurs de les dépasser et d'aboutir à des problèmes -clefs qui sont parfois d'un autre ordre, sociologique autant qu'économique ou démographique; la relative diminution du taux d'activité des femmes résulte d'un compromis entre l'accroissement des salariées et la baisse de l'activité féminine agricole. Cette dernière cependant est plus que proportionnelle à celle de la population agricole et laisse supposer une modification d'activité, ou de comportement à l'égard de l'activité elle-même. On oublie trop souvent aussi que les branches industrielles en perte de vitesse emploient une main-d'œuvre âgée, qui paie ensuite doublement son appartenance à une branche déprimée puisque ses risques de maintien en chômage sont ainsi multipliés. Citons encore l'utile rappel du bénéfice à court terme que les pays d'arrivée tirent des immigrants dont la formation a été assurée par leur pays d'origine, bénéfice que l'évolution démographique ne saurait apporter dans l'immédiat. Autre exemple : la croissance démographique suppose des investissements en logements, moyens de formation, etc., que les pays