Couverture fascicule

Bernard Defrance - La Planète lycéenne.

[note bibliographique]

Année 1997 8 p. 137
Fait partie d'un numéro thématique : Grandes vacances, petits boulots
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Des lycéens se racontent. Syros, 1996, 207 p.

Actuellement professeur de philosophie au lycée Pierre-de-Coubertin de Meaux, Bernard Defrance a rassemblé dans cet ouvrage des textes écrits par ses élèves de 1986 à 1996 au cours de ses années d’enseignement de la philosophie dans différents lycées de Seine-et-Marne. Il leur a donné la parole pour qu’ils puissent s’exprimer simplement, facilement, puis les a encouragés à traduire par écrit leurs pensées. Ainsi 80 % de ces réflexions sont issues de ces propos spontanés qui ensuite ont donné lieu à des écritures de textes libres. La parole est donnée à ces élèves de séries technologiques et professionnelles qui n’ont pas forcément une qualité linguistique. Ceci est plus une invitation au bavardage sans exigence de style. Cet ouvrage n’a aucune portée psychologique ou sociologique. Il ne vise qu’à entendre ce que disent ces lycéens, à leur donner le droit d’expression et ainsi à traiter de la question aussi infinie du «Qui suis-je» ? À ce niveau on perçoit bien le point de vue philosophique de ces échanges. L’auteur •et surtout le professeur •tente de les aider à entrer dans la vie, et à lui donner un sens. Que les peurs qui les animent, les inquiétudes, les angoisses qui les assaillent soient autant d’ouvertures au monde et leur permettent de construire leur identité. Puis les élèves parlent des nombreuses violences quotidiennes auxquelles ils sont confrontés et c’est alors l’occasion de rappeler que l’école constitue, doit constituer, le seul lien social où les enfants et les adolescents peuvent se découvrir et que des relations humaines sont alors possibles. Au terme de ces témoignages, l’auteur nous rappelle ses propositions pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le système éducatif •instruire, former et éduquer. Il rappelle que l’éducation est primordiale,

aujourd’hui. En effet, l’instruction sans l’éducation, peut produire des individus encore plus dangereux que les ignorants ou les incompétents. Savoirs et compétences peuvent ainsi être mis au service des pires violences. De plus, l’école, la classe, doivent être des temps d’apprentissage de la démocratie. En effet, il faut accepter de voir que l’école est une société de personnes qui n’ont pas choisi de travailler ensemble, qu’elle est régie par un droit et que dans son fonctionnement on distingue des pouvoirs qui caractérisent les sociétés démocratiques. L’enjeu de l’éducation à la citoyenneté doit donc rester une de ses priorités. Pour réussir ce pari, Bernard Defrance propose de sceller une alliance avec ses élèves. Il doit se «délier» pour les «délier «eux-mêmes en se débarrassant du pouvoir dérisoire de juger et de punir. Véronique Fréville