Schulz, Agnès, Suzanne. Felsbilder in Nord-Australien. Wiesbaden, 1971. 115 p., pi. noir et coul., dessins.

Cet ouvrage décrit des peintures rupestres et quelques peintures sur écorce d'une des régions de l'Australie les plus riches en œuvres d'art primitif : le pays de Arnhem et plus spécialement de trois grands sites de la partie Nord de cette contrée, près de l'embouchure de la rivière Alligator : Inyaluk, la lagune de Red Iilies et Obiri.

L'auteur y a effectué deux importantes missions de 1954 à 1956 pour le compte de l'Institut Frobenius de Frankfort avec l'aide financière du Conseil allemand de la Recherche Scientifique. Son travail a consisté surtout dans des relevés par calques et des reproductions en couleur.

Dans cette région, des anthropomorphes de types variés, des figurations de kangourous, de poissons, de crabes, d'oiseaux et de serpents, couvrent parfois de grandes étendues de parois rocheuses au fond d'abris spacieux; ce sont les représentations des esprits qui hantaient les lieux pendant la période lointaine de création du monde que les Aborigènes appellent « le temps du rêve ».

L'auteur en distingue deux groupes :

1) le plus important est le groupe des « animaux radioscopiques » (« Rôntgens Tiere » ou « X-ray animais ») comprenant surtout des dessins de kangourous et de poissons pourvus de leurs organes intérieurs : colonne vertébrale, viscères. Ces animaux sont statiques et généralement de grande taille.

Ils sont associés à des anthropomorphes filiformes plus petits (« stick figures ») en mouvement, en train de courir ou de danser, tenant des propulseurs et des lances.

La contemporanéité des antropomorphes et des animaux radioscopiques est prouvée par les imbrications et les superpositions de figures et par la typologie des armes tenues par les antropomorphes. Ces armes sont en effet identiques à celles qu'emploient encore actuellement les Aborigènes et ceci corrobore la fraîcheur de teinte des peintures de ce premier groupe dont les plus anciennes ne remontent pas, d'après l'auteur, à plus de 200 ans.

2) Un ensemble beaucoup plus restreint de figures aux teintes fanées, plus anciennes, appelées « Mimi ». Ce sont des représentations humaines, elles aussi