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Le chantier commémoratif. Pascal Ory, Une nation pour mémoire, 1889. 1939, 1989. trois jubilés révolutionnaires

[compte-rendu]

Année 1993 53-54 pp. 110-112
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Le chantier commémoratif.

Après avoir été le lieu d'un déchaînement de passions, le bicentenaire de la Révolution française est devenu objet d'histoire. Alors que l'IHTP ' dirige une enquête sur le Bicentenaire "miroir des années quatre-vingt" et édite un bulletin qui contient les principales interventions et les débats du séminaire qu'il consacre depuis deux ans au sujet, trois livres parus au cours de ces derniers mois, sans compter le numéro 31 cle Mots (juin 1992) "Gestes d'une commémoration" et le long article qui conclut le dernier tome des Lieux de mémoire, s'emparent de ce thème.

Le premier, par ordre chronologique cle parution, est celui de William Johnston. Post-modeniïsme et Bimillénaire qui replace le Bicentenaire au sein du chaîne de commémorations qui devrait se conclure en apothéose par la célébration de Bimillénaire. Le second est celui de Pascal Ory à qui on devait déjà deux études sur le centenaire et le cent-cinquantenai- re parues respectivement dans le premier tome des Lieux de mémoire (tome 1 "La république") et dans La France et les Français en /°.->9 (FNSP). Ce nouvel

ouvrage poursuit une investigation en abîme qui embrasse les trois grandes commémorations cle la Révolution (1889. 1939 et 1989). Philippe Dujardin en fait, clans ces colonnes, le compte-rendu. Le dernier en date est celui de Steven Kaplan, Adieu 89. qui se présente comme une monographie très fouillée du Bicentenaire. Comme l'entreprise des Lieux de mémoire elle-même, ces regards croisés en disent long, autant sur leur objet que sur les interrogations qui sont les nôtres en tant que citoyens ou, et historiens. En dépit des différences qui singularisent chacune cle ces entreprises, cette concomittance à elle seule justifie le jugement que porte Pierre Nora dans son essai de clôture des Lieux : "Quand une autre manière de l'être ensemble se sera mise en place, quand aura fini de se fixer la figure de ce qu'on n'appellera même plus l'identité, le besoin aura disparu d'exhumer les repères et d'explorer les lieux. L'ère de la commémoration sera définitivement close. La tyrannie cle la mémoire n'aura duré qu'un temps - mais c'est le nôtre."

Pascal Ory, Une nation pour mémoire, 1889. 1939, 1989. trois jubilés révolutionnaires, Paris Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1992, 282 p.

Il faut reconnaître un triple mérite à l'ouvrage de ascal Ory. Le premier est d'ouvrir la voie aux tra- au\ ce mise en perspective ces trois ju.^.es re\'o.u

tionnaires : cette mise en perspective fournit à tout le moins les instruments d'un débat sur ce que l'auteur désigne à rebours cle ! opinion commune comme la

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