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Lettre de Lambert, en mission dans la Côte-d’Or et Haute-Marne, qui félicite la Convention sur le décret du 4 fructidor et sur la publicité des dépenses des députés en mission, lors de la séance du 14 fructidor an II (31 août 1794)

[correspondance]

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Le représentant du peuple Lambert dans les départements de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne, félicite la Convention nationale sur le décret du 4 de ce mois, relatif aux dépenses ordinaires et extraordinaires des députés en mission dans les départemens : il est temps, dit-il, que la publicité de nos démarches, et surtout l’emploi des deniers de la République, ne laissent plus aucun nuage dans l’esprit de nos concitoyens sur le compte de leurs législa¬ teurs ; il est temps que l’on reconnaisse les vrais amis du peuple, non à des pantalons et à des moustaches, non à des cheveux gras et à des souliers crottés, mais à l’austérité de leurs mœurs, à la sévérité de leurs principes républi¬ cains, à leur constance invariable et inflexible dans la manifestation de ces mêmes principes qui dérivent d’un amour ardent pour la vérité, la raison et la justice.

Il est temps enfin que la liberté d’opinions dans le temple des lois devienne le palladium de la liberté publique ; que des vociférations, des fureurs ou réelles ou factices, n’étouffent plus la pensée des hommes modestes et timides. Notre organisation, nos facultés intellectuelles nous permettent-elles de voir les mêmes objets sous les mêmes rapports ? Le dernier excès de la tyrannie des uns est de vouloir que l’on se dise libre en ne suivant que leur propre volonté, et le dernier excès de la stupidité des autres est de se croire libre en n’agissant que d’après des impulsions étrangères.

Salut et fraternité.

Signé, Lambert.

(79) J. Fr., n° 706.

(80) P.V., XLIV, 256-256.

(81) P.-V., XLIV, 256.

P.S. J’oubliais de vous dire, citoyens collègues, une chose qui sans doute méritera toute votre attention ; c’est que dans les fréquents voyages que je suis obligé de faire, j’apprends partout que les aristocrates les plus forcenés relèvent une tête audacieuse, et croient tout bonnement qu’à l’aide de quelques certificats mendiés, ils vont être tous élargis : jusqu’aux chevaliers du poignard, venus à Paris pour la journée du 10 août, se bercent de cette idée ; et j’en connais qui ont écrit à leurs domestiques de tenir leurs maisons prêtes à les recevoir. Personne ne déteste plus que moi l’oppression, et le sytème de barbarie imaginé par Robespierre me fait frissonner d’horreur ; mais, en évitant un écueil, la Convention se gardera bien de tomber dans un autre, et une justice sévère, en procurant la liberté aux innocents, contiendra les coupables, et mettra les ennemis jurés du peuple dans l’impossibilité de lui nuire jamais (82).