CHRONIQUE – KRONIEK

Généralités – Algemeenheden

Mélanges et recueils d’articles – Miscellanea en artikelenbundels

Smurra (Rosa), Houben (Hubert) & Ghizzoni (Manuela), éds. Lo Sguardo lungimirante delle capitali. Saggi in onore di Francesca Bocchi. The Far-Sighted Gaze of Capital Cities. Essays in Honour of Francesca Bocchi. Rome, Viella, 2014 ; un vol. in-8°, 457 p. (I Libri di Viella, n° 180) Prix : 48 €. isbn 9788867283132. – Francesca Bocchi fut professeure d’histoire urbaine médiévale à l’Université de Bologne et vice-présidente, jusqu’en 2016, de la Commission internationale pour l’Histoire de Villes. Son parcours académique et son rôle actif au sein de cette Commission (exposés par Cosimo Damiano Fonseca en introduction du volume) expliquent que ses Mélanges aient réuni un panel extrêmement divers d’historiens, des quatre coins de l’Europe – de Lisbonne à Helsinki, de Bordeaux à Prague –, avec une prédominance pour les villes italiennes. Les sujets abordés sont eux aussi d’une grande variété, centrés (principalement, mais non exclusivement) sur la notion historiographique de «ville capitale » , de l’Antiquité tardive à la fin de l’Ancien Régime : il faut entendre, lato sensu, les agglomérations urbaines qui, antérieurement au xixe siècle et aux centralisations politiques et institutionnelles des États-Nations, étaient, au sein des réseaux urbains, des lieux centraux de pouvoir pour un territoire (chefs-lieux de provinces, de principautés, d’évêchés, villes de cour, sièges d’institutions de pouvoir…) ou des villes dominantes du point de vue économique et/ ou culturel (villes portuaires nodales, marchés principaux d’une région, sièges d’université ou d’une école épiscopale réputée…), combinant parfois plusieurs de ces critères. Les 23 contributions de ce volume, écrites en italien, en anglais et en français, sont réparties en quatre thématiques. La première entend saisir le processus toujours complexe et instable de formation et de consolidation des capitales «nationales » (Londres, Prague, Luxembourg, Copenhague, Amsterdam et La Haye, Stockholm) et «régionales » (Bordeaux et Trente) avec l’ambition d’expurger ces récits de toute vision téléologique et en resituant ces mouvements dans leur contexte historique large. Les articles de Derek Keene, Capital Cities in Medieval England to 1300, de Thomas Riis,

Why Copenhagen Became the Capital of Denmark ? ou encore de Michel Pauly, Quelle capitale pour le duché de Luxembourg ? illustrent cette approche méthodologique. La contribution de Sandrine Lavaud, Bordeaux à la fin du Moyen Âge ou le destin contrasté d’une capitale régionale tente pour sa part de montrer, dans le cas d’un chef-lieu régional et d’un port atlantique de grande importance, l’emprise progressivement consolidée de Bordeaux sur son arrière-pays au gré des dominations politiques

Revue belge de Philologie et d’Histoire / Belgisch Tijdschrift voor Filologie en Geschiedenis, 95, 2017, p. 1101-1130