Une découverte du monde

« Terres à parcourir», entreprise possible, «terre à découvrir», désir inépuisable, dont on signale les grandes étapes, du XIIe au XIXe siècle.1 Les deux termes appellent confrontation entre réalités et mythes, écoumène et pays imaginaires, le connu (par- deçà) et le possible (par-delà), zona habitabilis nostra temperata et terres « antipodes », îles imaginaires ou vagabondes au gré des cartes.

Une vingtaine d'articles jalonnent une chronologie de la disparition des « blancs » sur la carte du monde, absence de connaissances en Afrique longtemps réduite à la massivité de ses contours ou dans les terres du Nord comme la Finlande du Lapon, « double boréal du primitif hottentot dans la géographie de l'Encyclopédie. » Une vue raisonnée du monde se construit selon un cheminement en sauts de puce et éclairages successifs dont la richesse même souligne les manques. Les bons compagnons de voyage ne manquent pas, Ptolémée (qui a servi de référence jusqu'à la fin de l'Ancien Régime), Denys d'Alexandrie, Jean de Mandeville, Colomb et Mendes Pinto, Buache, Dessalines d'Orbigny, entre autres. Des choses moins connues vont avec, tirées des cueilleurs et ramasseurs à usage du cabinet du naturaliste : quelques bonnes intentions sur l'arbre à pain nourricier qui «ménageroit les forces du nègre qui, alors, seraient portées par le colon vers ces productions