Couverture fascicule

Notker Hammerstein, Jus und Historie. Ein Beitrag zur Geschichte des historischen Denkens an deutschen Universitäten im späten 17. und im 18. Jahrhundert, 1972

[compte-rendu]

Année 1974 6 p. 392
Fait partie d'un numéro thématique : Lumières et Révolution
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Notker Hammerstein, Jus und Historié. Ein Beitrag zur Geschichte des his-

torischen Denkens an deutschen Universitâten im spâten 17. und im 18.

Jahrhundert. Gottingen, Vandenhoek et Ruprecht, 1972, in-8°, 405 p.

Cet ouvrage se concentre sur cinq universités de l'Empire germanique et sur les seuls titulaires respectifs de la chaire consacrée au droit public et à l'histoire de l'Empire (Reichspublicistik et Reichshistorie) . La structure du travail de N. H. reflète une polarité marquée, d'une part, par l'esprit et les statuts de cette institution et, d'autre part, par l'orientation scientifique des «publicistes » et historiens. Le point de départ méthodologique est original, le résultat n'est pas moins inédit, surtout pour les débuts de cette évolution. Ainsi, lorsque la France fête avec Bossuet un dernier triomphe «définitif » de l'histoire univer¬ selle de type augustinien, dans l 'Empire, le droit naturel en arrive à réclamer une position émancipée de la théologie — du moins il y eut cette tendance — en rejetant avec l'orthodoxie luthérienne une conception universaliste (Melanch-thon). Corollairement, les études juridiques se sont de plus en plus impré¬ gnées d'une orientation historique, notamment en ce qui concerne les recher¬ ches sur l'Empire. Christian Thomasius y joue le rôle de précurseur ; sans fixer lui-même une méthodologie historico-juridique par un traité, il insuffle un esprit nouveau à la toute récente université de Halle. Là, grâce à l'activité de deux de ses élèves, Ludewig, fondateur de la Reichshistorie, et avant tout Gundling, le rayonnement de ses idées se fait voir un peu partout dans l'Em¬ pire — comme à Strasbourg, éclipsé plus tard par Gottingen. N. H. a le grand mérite de rendre évidente l'emprise du système des sciences de Thomasius sur les fondements de Halle et encore sur ceux de Gottingen. C'est dans cette université-ci, on le sait, qu'un dernier pas sera franchi. L'Histoire, dans sa tentative de s'émanciper lentement du statut juridique, devient ici une science à part entière. Tout en instaurant les sciences auxiliaires, cet enseignement historique ne dissimule pas ses origines doubles, car, en pratique, les titulaires peuvent toujours être sollicités pour une chaire soit d'histoire, soit de droit public. D'ailleurs, c'est un trait significatif et bien singulier de l'Empire que le droit public y parvient à faire absorber, pour ainsi dire, le droit naturel par le droit «historique ». L'Histoire, toutefois, n'accédera qu'au 19e siècle à un statut scientifique grâce à l'impulsion de l'idéalisme allemand élaborant la notion d'immanence.

D. Gembicki.