IL CINEMA RITROVATO, Bologne, 4-11 juillet 1998

Le rendez-vous estival de Bologne devient un événement chaque année plus important, sans pour autant se transformer en rituel. L'édition 1998 a même coïncidé avec un séminaire organisé sous l'égide d ' Archimedia, et portant sur «Le musiche del cinema muto » ; réflexion qui apparaît d'ailleurs bien nécessaire, lorsqu'on découvre les aberrations que le retour, par ailleurs indispensable, à l'accompagnement musical des films muets a provoquées, même dans des rétrospectives organisées par des gens très qua¬ lifiés; il est vrai que, ces dernières années, Bologne a le plus souvent évité de pareils dérapages. La nécessité de disposer simultanément de deux locaux a entraîné le déménagement de la manifestation principale dans la salle du cinéma Fulgor qui, plus spacieuse et mieux climatisée, a offert aux nombreux participants des conditions de confort meilleures que l'an der¬ nier; cela n'est pas anecdotique, car la bonne qualité de la réception des films en dépend aussi, surtout si l'on tient compte de la durée des projec¬ tions quotidiennes, et de la canicule qui pesait sur la plaine émilienne.

Au programme, Douglas Fairbanks, un hommage à l'activité de Stefano Pittaluga, et l'habituelle série de films récemment retrouvés et/ou restaurés, avec, en prime, quelques annexes. De quoi satisfaire les amateurs les plus boulimiques. A vrai dire, le participant oublie assez rapidement cette dis¬ tinction entre trois sections, ou du moins entre les deux dernières. Stefano Pittaluga, dont le rôle dans la vie cinématographique italienne des années 20 et du début des années 30 (il est mort en 1931) n'est plus à démontrer, a en effet révélé à son public de très nombreuses productions des cinéma-tographies allemande, française ou américaine de son époque1. Les organi¬ sateurs du festival ont donc saisi l'occasion de montrer des films de Karl Grune, de Paul Leni, de Robert Siodmak, de James Whale, et aussi, bien sûr,

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