Couverture fascicule

Saint-Léger-Magnazeix (Haute-Vienne). Les Bronzeaux

[compte-rendu]

Année 2000 30-31 p. 268
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Saint-Léger-Magnazeix (Haute-Vienne). Les Bronzeaux (Coord. Lambert : 516,080 x 2139,850)

À la suite des sondages réalisés en 1998 au prieuré grandmontain des Bronzeaux (fondé en 1172), une première campagne de fouille programmée a été conduite dans la partie sud de la cour afin de mettre au jour les structures du cloître enterré sous un pavage de pierre.

Dans un premier temps, ce pavage fut décapé sur toute la surface de la cour carrée (16,50 m de côté), dont le sol est aménagé en deux pans inclinés convergents de façon à permettre l’écoulement des eaux de pluie dans une rigole, soulignée par de grosses dalles, vers le point le plus bas situé dans l’angle SE. Cependant toute la partie ouest de la cour, sur une largeur de 5 m, avait été abritée par un vaste hangar dont une des «chandelles reposait sur le pilier d’angle émergeant de 0,30 m du pavage dans l’angle SO.

Tout le secteur sud de la cour lut ensuite dépavé sur une largeur de 5,50 m et une épaisse couche de remblai drainant, constituée de terre végétale et de tuiles plates concassées et noyant les struc¬ tures du cloître, lut enlevée. Le sol de la galerie sud avec les portions méridionales des galeries ouest et est fut mis au jour avec des traces de carrelage, essentiellement dans la partie orientale (carreaux en terre cuite brute de 0,20 x 0,20 m). Seules les fondations du mur-bahut subsistent, implantées dans l’argile du sous-sol, et conservé sur un seul lit de pierre visible au raz du sol des galeries. Si les blocs de parement sont de simples moellons, les deux angles sont matérialisés chacun par une grosse dalle. Du côté intérieur de la cour, le mur-bahut est longé sur sa face sud par une importante masse de pierres posées pêle-mêle sur une largeur moyenne de 1 m bien délimitée, constituant sans doute l’empierrement sous la gouttière de la toiture du cloître.

À 2,90 m de l’angle SO est apparue une pierre de seuil marquant le départ d’un petit emmarchement descendant vers l’intérieur de la cour : il s’agit de l’accès au «lavabo» dont les dalles du fond ont été découvertes à 1,20 m sous le pavage de la cour. Cet empier¬ rement circulaire, partiellement dégagé, semble avoir été limité

à l’origine par une margelle dont un seul bloc en arc de cercle subsiste. Un petit canal creusé dans l’argile pour évacuer les eaux de ce lavabo passe au pied de l’escalier et continue vers l’est sous l’empierrement de la gouttière, probablement jusqu’au point bas de l’angle SE. Il a été extrait de cette zone une importante quantité d’argile grise, très humide, et contenant beaucoup de mobilier céramique ainsi que des carreaux de pavage triangulaires et glaçurés et de nombreux débris de verres déminéralisés. Le pilier d’angle qui émergeait du pavage a été placé là intentionnellement lors de la réorganisation de la cour : il reposait sur des blocs de pierre mêlés d’argile posés directement sur le dallage du fond du lavabo et un lit de quatre planchettes de bois, calé ensuite jusqu’à mi-hauteur par de plus gros blocs et des coins en bois. Ce bloc taillé, composé de quatre colonnettes engagées avec base et chapiteau, est en fait un des piliers d’angle du cloître dont les trois autres exemplaires sont conservés sur le site.

Le mobilier date du xme s. au xvie s. : on note en particulier la présence de fragments de céramique, dite «rose-bleue «, provenant de la région de Laval, datée habituellement de la fin du xvie s. Ce serait donc vraisemblablement à cette époque, vers 1600, que le cloître fut démoli et la cour empierrée pour un usage purement agricole des lieux.

L’étude des élévations tend à confirmer cette hypothèse : les galeries du cloître des Bronzeaux, comme dans la majorité des rares cloîtres grandmontains connus, étaient couvertes d’une char¬ pente en bois comme le révèlent les quatre corbeaux d’accrochage de la poutre sablière encore présents sur le mur de l’église, au nord du quadrilatère. Si le lavabo découvert est le deuxième connu et fouillé après celui du Pinel (Haute-Garonne), sa présence en contrebas du sol des galeries demeure curieuse et pourrait s’expliquer par le système hydraulique dont seulement quelques éléments du réseau de canalisation ont été découverts. (Responsable de la fouille : Pascale Gadé.)