Couverture fascicule

Peccei (Aurelio) — 100 pages pour l'avenir. Réflexions du Président du Club de Rome

[compte-rendu]

Année 1982 37-6 p. 1225
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Peccei Aurelio. — 100 pages pour l'avenir. Réflexions du Président du Club de Rome. Paris, Economica, 1981, 176 p.

Les rapports du « Club de Rome » ont été largement diffusés et commentés depuis 1972. Quoiqu'on puisse les contester à de très nombreux points de vue, il faut du moins leur accorder le mérite d'avoir fait prendre une vue d'ensemble des graves problèmes posés par l'évolution des économies contemporaines. La philosophie générale de ces rapports a souvent été qualifiée de « néo-malthusienne ». On ne se doutait pas combien cette appellation était justifiée. Dans ce petit livre angoissé, le Président du Club de Rome, s'exprimant à titre personnel, mais utilisant largement les travaux du Club, apparaît comme littéralement affolé par la croissance démographique de la planète. Ignorant apparemment la présentation habituelle de la transition démographique, et le ralentissement actuellement en cours de l'accroissement mondial, A.P. en est resté aux images d'Ehrich, de « bombe », d'« explosion de la population », et dans un autre registre, ce qui est paradoxal pour un phénomène lié aux triomphes de la médecine, il en vient à écrire que « les phénomènes de population sont devenus pathologiques », qu'il y a « métastase cancéreuse de la population ». Les Français liront avec étonnement que « là où il y avait des politiques démographiques, c'était invariablement des politiques pro-natalistes (dont) les conséquences inévitables furent qu'échappant à tout contrôle la population bondit à des niveaux totalement imprévus » (p. 42). Les gaspillages économiques des peuples riches ne sont évoqués que tardivement et indirectement, par le biais des inégalités Nord-Sud, facteurs de tensions politiques. Une fois que le lecteur sera convaincu du caractère catastrophique de toutes les évolutions contemporaines, il n'est pas sûr qu'il le soit par les quelques raisons d'espoir avec lesquelles l'auteur s'efforce de le rassurer : quelques propositions de coopération internationale faites par le Club de Rome, puis un hymne en la créativité de l'homme, en « la source pure de la jeunesse ». Jamais ne paraît envisagée ni souhaitée une modification sensible des modes de consommation des pays développés. A.P. donne ainsi des arguments à ceux qui dénoncent en le Club de Rome, comme naguère en Malthus, une idéologie destinée à préserver et à justifier les privilèges des nantis, aujourd'hui appelés « pays développés ». M. L.