Couverture fascicule

Fenouillet (Pyrénées-Orientales). Château Saint-Pierre

[compte-rendu]

Année 1998 28 p. 271
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FENOUILLET (Pyrénées-Orientales). Château Saint-Pierre (Coord. Lambert : 603,600 x 354,737)

L'approche archéologique du château Saint-Pierre s'inscrit dans le cadre d'un aménagement destiné à favoriser l'accès du public. Ces travaux permettent une meilleure perception de l'or¬ ganisation de ce site complexe ainsi qu'une protection accrue des maçonneries subsistantes. Après dégagement de certaines têtes de murs en vue d'une compréhension de l'organisation du bâti, des consolidations et restaurations partielles des élévations sont effectuées afin de limiter leur érosion.

Les sondages réalisés en 1995 et 1996 avaient permis de dres¬ ser un plan d'ensemble du site et d'en définir le zonage. L'intervention de 1997 s'est attachée à reconnaître plus particu¬ lièrement la partie orientale de la tour maîtresse de la forteresse, largement perturbée, et dont les limites étaient enfouies sous les déblais de démolition. En outre, le ravinement du terrain laissait apparaître un niveau d'occupation interne entamé par l'érosion. Le dégagement du parement de la tour a donc été réalisé. Il a été suivi de la fouille partielle de la partie interne qui était vouée à une disparition rapide. Cette opération a livré divers types d'in¬ formations sur l'édifice.

Son plan a tout d'abord été entièrement reconnu. La construc¬ tion, rectangulaire, avait été renforcée par deux contre-murs externes, déjà observés dans la partie ouest, mais à présent bien délimités jusqu'aux fondations. La fouille partielle de l'intérieur de l'édifice, sur une dizaine de mètres carrés, a permis d'appré¬ hender une stratigraphie de l'occupation assez simple. La partie

haute était composée d'un remblai pierreux visiblement inten¬ tionnel et vraisemblablement lié à une importante phase de réaménagement (sans doute la construction des contre-murs). Il recouvrait un niveau d'occupation riche en mobilier que l'on peut dater de la fin du XIIIe et du début du XIVe s. Outre un lot homogène de céramiques communes, cette couche a fourni une douzaine de fers de trait (pointes de flèches et carreaux d'arba¬ lète), illustrant la nature militaire de l'occupation, ainsi que plu¬ sieurs éléments vestimentaires ou d'applique en bronze doré. On peut aussi noter la présence, au sein de nombreux restes de faune, d'une quinzaine d'os travaillés, dont plusieurs morceaux de flûtes. Certains objets étaient en cours de fabrication. Ce niveau organique reposait sur un sol en forme de cuvette et construit au mortier de chaux. Il comportait plusieurs traces d'aménagements de bois (planche verticale, trous de piquet), plus probablement liés au chantier de construction qu'à l'occu¬ pation proprement dite. Les niveaux sous-jacents n'étant pas menacés par l'érosion, la fouille n'a pas été menée au-delà. Le sol de chaux a ensuite été protégé par un remblai destiné à ser¬ vir de surface de circulation aux visiteurs.

En conclusion, il apparaît que l'ensemble des structures obser¬ vées relève d'aménagements réalisés à partir de 1262 au cours de l'occupation royale et militaire française du site. (Responsable de la fouille : David Maso.)