Couverture fascicule

Looking at Bacchae. -D. Stuttard ed. -Londres : Bloomsbury, 2016

[compte-rendu]

Année 2016 118-2 pp. 668-673
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668 revue des études anciennes

Looking at Bacchae, édité en 2016,

fait suite à Looking at Lysistrata, publié en 2010 et à Looking at Medea, en 2014, recueil d’articles qui offrent diverses approches de ces pièces du répertoire grec de l’Antiquité classique. Ces trois ouvrages sont dirigés par David Stuttard, historien et dramaturge, mais aussi directeur d’une troupe : «Actors of Dionysos » . Les douze articles sont rédigés par des universitaires anglo‑saxons, à l’exception de Ioanna Karamanou. Deux d’entre eux ont précédemment proposé un commentaire des

Bacchantes, Richard Seaford en 1996 et Sophie Mills en 2006. L’éditeur Stuttard présente en introduction les différents articles. L’ouvrage se termine par sa propre traduction faite en 1999 en vue de la représentation des Bacchantes par

sa troupe. Il n’est donc guère étonnant qu’il pense toujours à l''effet scénique au moment où il traduit. Les contributeurs recourent à cette traduction. La personnalité de David Stuttard a sans doute conduit les intervenants à insister sur le côté spectaculaire et théâtral des Bacchantes.

Ce choix permet souvent de sortir des nombreuses impasses sur le but poursuivi par Euripide dans cette pièce qui reste énigmatique. Vraisemblablement écrite lors du séjour macédonien du poète à la cour d''Archélaos, en Macédoine, montée à Athènes dans le théâtre de Dionysos après sa mort, (après 406 av. J. ‑C.), elle a été jouée en même temps qu’Iphigénie à Aulis et Alcméon à Corinthe. Edith Hall (p. 17), en quête de la «performance » originale, cherche, de manière quelque peu périlleuse, des échos possibles entre les trois acteurs qui se répartissent les différents rôles dans ces trois tragédies et l’effet culminant qu’a pu produire la troisième pièce, les Bacchantes, à supposer que l’ordre indiqué par le scholiaste au v. 67 des Gr.

soit le bon. Ioanna Karamanou tente, elle, un rapprochement thématique entre les Bacchantes

et les deux autres pièces de la trilogie et le trouve dans le désastre qui frappe chacune des trois familles royales, ce qui nous paraît un peu général. Quelques intervenants, comme Karamanou (p. 44-45), s’intéressent avec raison à la transmission du texte, aussi obscure que la tragédie elle-même. Le problème que pose celle-ci reste en effet irrésolu : transmise seulement par les deux manuscrits de la seconde famille, sans scholies – le Laurentianus 32, 2 et le Palatinus 287 –, elle n’a pourtant pas un titre commençant par les lettres allant de ε à κ – ce qui est le cas de toutes les autres pièces de cette famille, qu’on prenne le titre habituel de

Bacchantes ou celui de Penthée donné par le

manuscrit de Florence. Pour autant, la placer dans le choix de la première famille relève d’un coup de force. Quoi qu’il en soit, un seul manuscrit, celui du Vatican, le Palatinus dit P, possède le texte entier, nonobstant une importante lacune que déplorent nombre d’intervenants (Garvie, p. 120 ou Mills, p. 145) car elle se situe à un moment-clé, après le v. 1395, quand Agavé, revenue à la raison, se lamente sur son fils. La lacune touche aussi le début de la tirade que délivre Dionysos ex machina. Pour les lamentations d’Agavé, nous pouvons en avoir quelque idée grâce au Christus Patiens, centon attribué par la tradition à Grégoire de Naziance. Mais les premières paroles de Dionysos en tant que dieu – et non plus déguisé en homme – semblent irrémédiablement perdues. Cette pièce troublante (p. 1), passionnante (p. 59) et terrifiante (p. 92) est encore aujourd’hui «problématique » (p. 59) et continue à diviser ou à interroger les commentateurs, comme le montre la variété des points de vue adoptés dans les douze articles. Mais n’est-ce pas le propre de toute grande oeuvre, comme le note Stuttard dans son introduction, p. 6 ? David Kovacs et Richard Seaford s’intéressent en priorité à l’aspect religieux de Looking at Bacchae. -D. Stuttard ed. -Londres : Bloomsbury, 2016. -235 p. : bibliogr., index. -ISBN : 978.1.4742.2147.4.

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