Dans ce coin pittoresque du vieil Alger, que la civilisation a laissé subsister et où passe la ruelle du Quatorze-Juin, s’élevaient trois palmiers, vestiges de plantations anciennes.
Deux de ces vieux arbres (les plus verts), dressés ainsi que des sentinelles à l’entrée de l’hôtel mauresque du général du Génie, ajou¬ taient par leur originalité à l’intérêt de ce site et méritaient en conséquence d’être respectés.
Bien plus, en raison de l’arrêté qui classa naguère les maisons de ce quartier au nombre des monuments historiques, on eût dû, ce nous semble, adjoindre au décor de ces palmiers une nouvelle parure végétale dont eût été souligné le charme de l’endroit. Malheureuse¬ ment, ces beaux échantillons de la .flore africaine ne figuraient pas sur l’arrêté gubernatorial, au nombre des souvenirs du passé à conserver. Et ce fut pour cela, sans doute, qu’on se crut obligé de les abattre, ces jours derniers, en donnant toutefois â cette exécution une appa¬ rence cde légalité, laquelle ne convaincra pas tout le monde, je me hâte de le dire, car l’élargissement de là chaussée, qui en fut le prétexte pouvait être obtenu «plus logiquement » du côté opposé.
L’un de ces pauvres arbres, dépouillé de sa verte parure, gît
