Couverture fascicule

Mayer (Hans E.). Kings and Lords in the Latin Kingdom of Jerusalem.

[compte-rendu]

Année 1997 75-4 pp. 1247-1248
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CHRONIQUE 1247

Aldershot, Variorum, 1994; un vol. in-8°, X-338 p. (Collected Studies, 437). — Ce troisième recueil des travaux de M. Mayer réunit 18 études parues de 1982 à 1991. On y trouve une monographie de la chapelle des rois de Jérusalem, cantonnée dans son rôle spirituel et absente de la rédaction des actes royaux ; une mise en valeur de la figure de Jean le Pisan, cardinal de Victor IV, mais auparavant écolâtre du Saint-Sépulcre et comme tel un des premiers maîtres de l'historien Guillaume de Tyr; la réhabilitation des diplômes obtenus par Pise des rois de Jérusalem ; une lettre du roi Amaury sur le tremblement de terre de 1170.

Plusieurs études nous introduisent dans les rapports du royaume d'Angleterre avec l'Outremer. La succession d'Henri Ier ne semble pas absente de la pensée de Foulques d'Anjou lorsque celui-ci (dont le fils va épouser la future reine Mathilde paraît avoir demandé à Baudouin II de proclamer sa fille aînée Mélisende hères regni avant d'épouser celle-ci. Henri II transfère en Terre Sainte un trésor en vue d'assurer le financement de sa croisade à venir, et ces sommes, confiées aux deux ordres, donnent aux maîtres du Temple et de l'Hôpital un moyen de pression sur la royauté. Quant à Henri III, il a agité pendant tout son règne un projet de croisade, dont il s'est fait une première fois relever, et qu'ensuite il adapte aux objectifs de sa politique en regardant tantôt l'Afrique, tantôt la Sicile, tantôt l'Orient.

Mais le gros du volume est consacré au royaume de Jérusalem et à ses crises successorales. Ayant évincé Eustache de Boulogne, Baudouin II a dû s'entourer d'hommes de confiance, notamment en faisant son cousin Hugues du Puiset un comte de Jaffa , et, pour se concilier le patriarche, accepter les revendications des prélats en se soumettant au programme grégorien (assemblée de Naplouse, 1 120). Mélisende se considère comme la véritable détentrice de la couronne, et elle a ses partisans, tel Hugues du Puiset. A la mort de son époux, elle se débarrasse des Angevins dont celui-ci s'était à son tour entouré au grand dam des Franco-Normands attachés à ses prédécesseurs. Et, si elle fait de sa plus jeune sœur une abbesse de Bethanie, ce serait pour écarter les revendications que celle-ci aurait pu émettre sur la royauté parce qu'à la différence de sa sœur aînée elle était née lorsque Baudouin avait ceint la couronne (M. Mayer attache une importance particulière à cette situation de « porphyrogénète »). Et la reine aurait aussi tiré parti de ce que la jeune Yvette (ou Joette), quand elle était otage chez les Musulmans, aurait été victime d'un viol — histoire rapportée par Ernoul mais qui paraît bien peu plausible eu égard au jeune âge de l'enfant et au respect dont, au témoignage d'Usâma, ces otages avaient été entourés.

Autres conflits, autres intrigues, lors de l'avènement du second fils de la reine, Amaury, et du renvoi de sa femme Agnès. M. Mayer démêle tous les fils qui auraient joué dans cette affaire, comme par la suite, du fait de la légitimité discutable du roi Baudouin IV et de sa sœur Sibylle. Agnès aurait su mettre tous les moyens en œuvre pour que sa fille accédât au trône en écartant une autre porphyrogénète, sa demi-sœur Isabelle : ainsi l'auteur parvient-il à expliquer les manœuvres qui entourèrent le pauvre roi lépreux et la fortune du sénéchal Joscelin, destinée à tenir en échec les Toron, liés à Isabelle.

L'histoire des grands fiefs est reprise à la lumière de ces interprétations. Le comté de Jaffa serait né du besoin de Baudouin II de s'appuyer sur Hugues du Puiset ; il aurait repris vie, et été accru d'Ascalon, dans la perspective de la volonté de Mélisende de tenir en échec son fils aine. Son histoire au XIIIe siècle soulève d'autres problèmes auxquels l'auteur apporte des explications. Les fiefs d'Ibelin, de Ramla, de Lydda, d'Hébron, font eux aussi l'objet d'études qui montrent la royauté en mesure de disposer des seigneuries en écartant les règles de transmission habituellemnt reçues : M. Mayer attire l'attention sur ce que les forteresses ont souvent été confiées des châtelains royaux avant d'être inféodées. Le sort du connétable Manassé d'Hierges, la division qui paraît être intervenue

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