Comptes rendus

Jean-Pierre Cabestan, Le système politique de la Chine populaire, Paris, Presses Universitaires de France, 1994. 505 pages («Thémis-Science politique »). FF 188,00

Jean-Pierre Cabestan, Le système politique de la Chine populaire, Paris, Presses Universitaires de France, 1994. 128 pages («Que sais-je ? », 2863)

Parmi les clichés relatifs à la Chine de la réforme, le plus répandu est celui qui consiste à qualifier de «schizophrène » le système politique chinois : le système économique chinois n'a cessé de changer, à l'inverse du régime politique qui aurait été peu sensible à la réforme. Un tel constat, sans doute conforme à la stratégie de développement économique de Deng Xiaoping, ne saurait cependant être accepté sans réserve, car il est fondé sur une sous-évaluation de l'aspect dynamique du système politique chinois. Tout le monde convient que, durant les seize dernières années, celui-ci ne s'est pas démocratisé, contrairement à ce qu'aurait pu favoriser la réforme économique. Mais n'en a-t-il pas subi des contrecoups ? L'idéologie n'a-t-elle pas perdu de sa rigueur ? Force est de constater que, s'agissant du régime politique chinois, il serait peu opportun de parler aujourd'hui de «totalitarisme ». Le déclin idéologique, l'affaiblissement de la chaîne de commande verticale, le regain de dynamisme horizontal, la fragmentation de l'autorité et le frémissement de la société civile attestent l'évolution de la réalité poli¬ tique chinoise. Les événements récents, tels que la «transparence » obligée sur la santé de Deng, l'«humeur » manifestée par un nombre important de députés et la «grogne » sourde de certaines provinces, sont autant d'éléments justifiant un autre regard sur la politique chinoise. Le système politique de la Chine populaire de Jean-Pierre Cabestan apparaît fort à propos et apporte un éclairage nécessaire sur l'état de l'appareil politique chinois, d'autant que l'avenir sans Deng Xiaoping se fait chaque jour plus présent.

L'ouvrage de Jean-Pierre Cabestan a le mérite de tenir compte des acquis de la sinologie occidentale dans l'étude du système politique chinois et de les résumer de manière limpide. Il s'agit là d'un document précieux. Les sources chinoises, dont l'utilisation n'est pas toujours

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Études chinoises , vol. XIV, n° 1, printemps 1995