Autoconfrontation accompagnée et théorisation-en-acte dans l'un des métiers du travail social : L'accompagnement comme paradigme du Conseil en Économie Sociale Familiale
Résumé
La collecte d’un corpus d’enregistrements sonores d’entretiens d’accompagnement en Économie sociale familiale constitue en soi une base empirique très solide pour le développement d’une étude directe et détaillée du métier en train de se faire, de Conseiller/ère en Économie Sociale Familiale (CESF), comme en témoigne l’abondante littérature scientifique publiée à une échelle internationale, dans les divers domaines du travail social, en Analyse Conversationnelle (Hall et al., 2014).
L’une des potentialités des études de corpus, encore très peu exploitée par les analystes de conversation (Pomerantz, 2005), consiste à associer et à impliquer les praticien.ne.s enregistré.e.s à un travail de co-écoute et de co-analyse de leurs propres pratiques, au moyen, notamment, s’attache à soutenir notre communication, d’un dispositif d’autoconfrontation accompagnée, qui combine les apports de l’Analyse Conversationnelle Ethnométhodologique (ACE) (Sydnell & Stivers, 2013 ; Heritage, 1984) et de l’Entretien d’Explicitation (EdE) phénoménologique (Vermersch, 2007 ; Petitmengin, Bitbol & Ollagnier-Beldame, 2015).
Notre communication a pour cadre un projet de co-recherche praticienne, avec une équipe de quatre conseillères en économie sociale familiale qui appartiennent à une même association professionnelle. L’enregistrement audiovisuel des sessions d’autoconfrontation simple et d’autoconfrontation croisée a permis, dans un second temps, de constituer un second corpus, qui (1) constitue une archive audiovisuelle des savoirs co-construits et (2) documente finement le fonctionnement du dispositif mis en place et les compétences analytiques que les praticiennes révèlent et développent dans le cadre de celui-ci, selon une démarche pouvant se réclamer de la recherche-formation expérientielle (Galvani, 2020).
L’autoconfrontation (Nielsen, 1962), guidée au moyen de pratiques de relance issues de l’entretien d’explicitation (Theureau, 2010 : 294-5), permet de compléter l’analyse conversationnelle des traces des activités cognitives et émotionnelles des interactants dans les données enregistrées, par des données d’autoexplicitation guidée de l’expérience vécue à la première personne (Mouchet, Vermersch & Bouthier, 2011).
La granularité descriptive des descriptions et analyses ainsi développées, dans le cadre d’une dynamique d’intervalidation scientifico-praticienne, met en lumière ce qu’il est autorisé d’appeler, étant donné la richesse et la profondeur des résultats analytiques accumulés, la densité théorique des pratiques professionnelles étudiées.
Notre approche permet de décomposer tout entretien d’accompagnement social en actes élémentaires et en micropratiques, dont la description est accompagnée de justifications argumentées (Robinson, 2016) qui les motivent et les fondent rationnellement, en une démarche qui a pour moteur premier une théorisation-en-acte ayant pour cadre la pratique elle-même, intrinsèquement réflexive (Lynch, 2000 ; Schön, 1983).
Étayée sur des extraits de transcription, notre communication démontrera, en la montrant et décrivant, la présence active de cette théorisation-en-acte au cœur des pratiques, au moyen d’une démarche à la fois détaillée et cumulative, qui autorise la formulation et formalisation d’un paradigme théorico-pratique de l’accompagnement en économie sociale familiale, construit dans la pratique et reconstruit réflexivement à partir de l’étude directe de celle-ci, avec la participation dense (Sarangi, 2005 : 376) des praticiennes elles-mêmes, connues et reconnues au fil de cette co-recherche comme les premières théoriciennes de leurs propres pratiques.
La communication sera co-signée par l’ensemble des six membres de l’équipe.
L’une des potentialités des études de corpus, encore très peu exploitée par les analystes de conversation (Pomerantz, 2005), consiste à associer et à impliquer les praticien.ne.s enregistré.e.s à un travail de co-écoute et de co-analyse de leurs propres pratiques, au moyen, notamment, s’attache à soutenir notre communication, d’un dispositif d’autoconfrontation accompagnée, qui combine les apports de l’Analyse Conversationnelle Ethnométhodologique (ACE) (Sydnell & Stivers, 2013 ; Heritage, 1984) et de l’Entretien d’Explicitation (EdE) phénoménologique (Vermersch, 2007 ; Petitmengin, Bitbol & Ollagnier-Beldame, 2015).
Notre communication a pour cadre un projet de co-recherche praticienne, avec une équipe de quatre conseillères en économie sociale familiale qui appartiennent à une même association professionnelle. L’enregistrement audiovisuel des sessions d’autoconfrontation simple et d’autoconfrontation croisée a permis, dans un second temps, de constituer un second corpus, qui (1) constitue une archive audiovisuelle des savoirs co-construits et (2) documente finement le fonctionnement du dispositif mis en place et les compétences analytiques que les praticiennes révèlent et développent dans le cadre de celui-ci, selon une démarche pouvant se réclamer de la recherche-formation expérientielle (Galvani, 2020).
L’autoconfrontation (Nielsen, 1962), guidée au moyen de pratiques de relance issues de l’entretien d’explicitation (Theureau, 2010 : 294-5), permet de compléter l’analyse conversationnelle des traces des activités cognitives et émotionnelles des interactants dans les données enregistrées, par des données d’autoexplicitation guidée de l’expérience vécue à la première personne (Mouchet, Vermersch & Bouthier, 2011).
La granularité descriptive des descriptions et analyses ainsi développées, dans le cadre d’une dynamique d’intervalidation scientifico-praticienne, met en lumière ce qu’il est autorisé d’appeler, étant donné la richesse et la profondeur des résultats analytiques accumulés, la densité théorique des pratiques professionnelles étudiées.
Notre approche permet de décomposer tout entretien d’accompagnement social en actes élémentaires et en micropratiques, dont la description est accompagnée de justifications argumentées (Robinson, 2016) qui les motivent et les fondent rationnellement, en une démarche qui a pour moteur premier une théorisation-en-acte ayant pour cadre la pratique elle-même, intrinsèquement réflexive (Lynch, 2000 ; Schön, 1983).
Étayée sur des extraits de transcription, notre communication démontrera, en la montrant et décrivant, la présence active de cette théorisation-en-acte au cœur des pratiques, au moyen d’une démarche à la fois détaillée et cumulative, qui autorise la formulation et formalisation d’un paradigme théorico-pratique de l’accompagnement en économie sociale familiale, construit dans la pratique et reconstruit réflexivement à partir de l’étude directe de celle-ci, avec la participation dense (Sarangi, 2005 : 376) des praticiennes elles-mêmes, connues et reconnues au fil de cette co-recherche comme les premières théoriciennes de leurs propres pratiques.
La communication sera co-signée par l’ensemble des six membres de l’équipe.