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Film italien

de Pasquale Scimeca

** La pratique n'est pas com¬ mune. Le gouvernement ita¬ lien a reconnu ce film "d'inté¬ rêt culturel national". Dom¬ mage que, jusqu'ici, l'Europe ne s'applique qu'à des critères discursifs ou économiques. On aurait aimé que le public fran¬ çais soit sensible à la mention décernée par nos voisins trans¬ alpins, et fasse un accueil plus chaleureux à cette belle his¬ toire de révolte et d'amour. Que diable, nous prêtons bien de l'attention et de l'enthou¬ siasme aux sagas aristo-artisa-no-paysannes que nous déver¬ sent les télévisions !

Zabut -antique nom arabe de Sambuca -est un village de Sicile où le pittoresque cache mal les difficultés d'une popu¬ lation vouée à l'agriculture sur

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par André Videau

une terre aride et qui de plus ne lui appartient pas. Nous sommes dans les années d'avant-guerre, où un système inique laisse les grands pro¬ priétaires terriens exploiter sans merci la main-d'œuvre, et s'acoquiner avec la mafia pour écouler les récoltes, sous la protection du podestat et des gendarmes.

Ce film n'est que l'un des volets des Vain¬ cus, une vaste épopée populaire qu'a entre¬ prise Pasquale Scime¬ ca, tantôt pour le ciné¬ ma et tantôt pour la télévision, et dont l'un des épisodes, Le jour de la Saint-Sébastien , fut présenté en 1992 à Veni¬ se et à Annecy et primé du Globe d'or.

De retour de relégation dans l'île de Farignana, pour le simple fait d'avoir écrit une lettre de réclamation en faveur des droits d'un ancien com¬ battant analphabète, Peppe Manzella (Vincenzo Albanese) va s'apercevoir que les belles proclamations de Rome (nous sommes en 1943) ne changent rien. Le pays est toujours sou¬

mis aux mêmes abus, les mêmes racailles plastronnent. Sa rage ne fait que s'accroître et, après une rixe que lui com¬ mande sa vengeance, il va for¬ mer un groupe de francs-tireurs et prendre avec eux le maquis.

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C'est la classique naissance d'une bande de brigands au grand cœur qui, de Robin des Bois à Cartouche ou Mandrin, a toujours su émouvoir les âmes et faire trembler les forces de l'ordre. Si Pasquale Scimeca se tire si bien d'un exercice un peu convenu, c'est par la maîtrise de ses person¬ nages et l'originalité de sa construction romanesque. Par