Couverture fascicule

A. K. H. Weinrich, African Farmers in Rhodesia. Old and New Peasant Communities in Rhodesia.

[compte-rendu]

Année 1978 69 pp. 136-137
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136 COMPTES RENDUS

A. K. H. Weinrich, African Farmers in Rhodesia. Old and New Peasant Communities in Rhodesia. London, Oxford University Press, 1975, 342 p., append., index, bibl., tabl., graph., ill.

Ce livre rend compte des travaux menés en Khodésie, entre 1962 et 1969, par une religieuse du couvent dominicain de Salisbury, Lecturer en anthropologie sociale à l'Université de Khodésie. Les premiers résultats de cette recherche avaient été publiés en 1964 sous le titre The Social Background of Agriculture in Chilimanyi Reserve.

Un chapitre sur l'évolution de l'agriculture africaine depuis l'arrivée des Blancs dans le pays introduit l'ouvrage : bien qu'on puisse observer entre 1890 et 1969 une amélioration réelle des techniques agricoles avec l'introduction de procédés de culture plus sophistiqués, il est certain qu'entre 1954 et 1969 la part de l'agriculture indigène dans la production totale du pays a diminué de 8 % ; alors qu'en 1954 celle de la production agricole des Africains destinée au commerce était de 30 %, elle n'était plus que de 19 % en 1969. Pour certains analystes, il s'agit d'une régression de l'économie agricole, pour d'autres d'une stagnation. Le président des Syndicats africains, lui, attribue cette crise à la politique économique du gouvernement, « qui ne s'intéresse pas au développement de l'agriculture dans les régions tribales [et] considère ces réserves de terre comme un lieu où les chômeurs et les retraités noirs peuvent retourner » (p. 43).

Cette monographie est divisée en trois grandes sections. La première, « Communautés paysannes dans la région tribale de Karangaland », traite de la politique gouvernementale et du contrôle administratif, de l'adaptation volontaire ou forcée au manque de terres, des ressources économiques et de la productivité des paysans dans les réserves indigènes. La seconde partie du livre est consacrée à l'analyse de la propriété individuelle du sol : la politique gouvernementale et la réponse du paysan aux nouvelles modalités de propriété agraire, la transformation interne des communautés paysannes, les aides économiques accordées aux paysans pour l'achat de terres agricoles, la productivité économique des nouvelles terres. Dans la dernière partie du livre, A. K. H. Weinrich étudie les problèmes agricoles qui se posent dans les nouvelles régions irriguées (Mwura et Zuva) : la politique gouvernementale et le contrôle administratif des projets d'irrigation, les plotholders dans les systèmes d'irrigation, leurs ressources économiques, la productivité agricole dans ces terres aménagées. Chacune de ces trois sections est suivie d'une enumeration des différentes catégories d'agriculteurs, des problèmes qui se posent à eux, notamment celui de leur insertion dans l'univers des Blancs et celui de la productivité économique.

Ayant pour objectif d'étudier l'économie des communautés noires vivant sous le gouvernement d'une minorité blanche, l'auteur montre à plusieurs reprises que l'existence d'une idéologie indigène différente de celle du monde capitaliste ne suffit pas à expliquer la stagnation et les constantes crises de productivité ; la politique économique spoliatrice et ségrégationniste résultant de l'apartheid a elle aussi sa part de responsabilité. L'étude se termine sur un appel véhément : « II est essentiel que les paysans africains soient traités comme un peuple libre et que leur soit donnée la possibilité d'administrer leurs propres communautés. Surveillance constante, ingérence dans leur vie quotidienne et enrégimentation ne peuvent rien résoudre ; bien au contraire, cela ne peut que causer amertume et ressentiment. Les Africains, tout comme les autres peuples, préfèrent la richesse à la pauvreté, mais ils ne sont pas encore matérialistes au point d'échanger leur liberté et leur dignité humaine contre de l'argent. Beaucoup préfèrent vivre libres

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