Couverture fascicule

Ciro Monteleone, La «Terza Filippica » di Cicerone. Retorica e regolamento del Senato, legalità e rapporti di forza, 2003

[compte-rendu]

Année 2008 77 p. 436
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1 vol. 14 x 21 cm, 533 p., 12 fig., 1 carte dépliante. (BIBLIOTECA DELLA RICERCA. PHILOLOGICA, 4). Prix : 32 €. ISBN 88-8229-390-4. M. Monteleone donne d’abord le texte latin de la troisième Philippique,

accompagné d’une excellente traduction italienne et de notes critiques et explicatives. La plus grande partie de son livre est formée par une Postfazione, qui porte le soustitre

La genesi ideologica e politica della Terza Filippica. Après quelques pages consacrées à la manière dont Cicéron lui-même et ses contemporains gardaient le souvenir du fameux consulat de 63, M. Monteleone examine tout d’abord les implications politiques que l’on peut lire dans les oeuvres de l’Arpinate publiées entre octobre 47 et décembre 46 (Brutus, Paradoxa Stoicorum, le Cato perdu, Pro Marcello). Ensuite, il étudie les ouvrages destinés à expliquer au public romain les principes de la philosophie «socratique » (Hortensius, les deux rédactions des

Académiques, De Finibus, Tusculanae disputationes). M. Monteleone s’emploie avant tout à démontrer que Cicéron visait à réaliser une véritable rééducation politique de ses concitoyens et en particulier de la nouvelle génération. Il souligne que Cicéron poursuit ce but en introduisant plus ou moins en sous-main (par exemple par le simple choix des interlocuteurs de ses dialogues) une coloration politique, ce qui en pratique veut dire anti-césarienne. L’essence de la pensée politique de l’Arpinate lui semble être qu’il faut établir un régime fondé sur la virtus définie comme le bien suprême du sapiens. Enfin, il consacre une longue analyse au Pro rege Deiotaro, dans laquelle il tente de répondre à la question pourquoi Cicéron a voulu y introduire un élément philosophique dont la présence, à première vue, paraît surprenante. Tous ces examens sont très bien situés dans l’histoire de ces années mouvementées et appuyés par une abondance de citations empruntées en grande partie aux lettres de Cicéron. Le deuxième chapitre de la Postfazione s’intitule La nascita della coalizione antiantoniana.

Il donne une histoire détaillée et bien documentée des manoeuvres et machinations politiques depuis mars 44 jusqu’à la réunion du sénat du 20 décembre, centrée sur les agissements d’Antoine et d’Octavien et les réactions de Cicéron. Le dernier chapitre est consacré à une analyse de la structure et de l’idéologie du discours. Au niveau de la structure, M. Monteleone estime qu’on doit distinguer trois parties : les § 1-14 qu’il considère comme la sententia (dans le sens technique du terme, cf.

sententiam rogare), les § 15-36 qu’il qualifie de una descriptio e una seconda «peroratio » et en dernier lieu le projet de sénatus-consulte. Dans un paragraphe séparé, l’auteur analyse les tactiques employées par Cicéron pour camoufler l’aspect anticonstitutionnel des mesures qu’il propose. Il termine son étude en formulant quelques hypothèses sur le déroulement réel du débat de ce 20 décembre. À son avis, le discours tel que nous le lisons aujourd’hui reflète deux et peut-être même trois interventions séparées de Cicéron dans la discussion. Le livre se termine par un index de 70 pages (qui comporte une ample partie bibliographique). Daniel KNECHT