Couverture fascicule

Liselotte E. Saurma-Jeltsch. — Die Miniaturen im « Liber scivias » der Hildegard von Bingen. Die Wucht der Vision und die Ordnung der Büder. Wiesbaden, Reichert, 1998.
Keiko Suzuki. — Bildewordene Visionen oder Visionerzählungen. Berne, Lang, 1998 (Neue Berner Schriften zur Kunst, 5).

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Comptes Rendus
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Wiesbaden, Reichert, 1998, vn- 238 pp., 102 ill, 35 fac.-sim.

Keiko Suzuki. — Bildgewordene Visionen oder Visionserzàhlungen. Berne/Berlin/Francfort/ New York, Lang, 1998, 356 pp., 45 ill., 13 tabl. (Neue Berner Schriften zur Kunst, 5).

On a beaucoup écrit sur Hildegarde de Bingen ces dernières années. Ses lettres et ses plus importants travaux ont fait pour la première fois l'objet d'éditions critiques et de traductions en langues modernes. Le huit-centième anniversaire de sa mort en 1179 a été commémoré par la publication d'une collection d'essais en forme de Festschrift, tandis que le tout récent neuf- centième anniversaire de sa naissance en 1098 a été célébré par une exposition organisée à

Mayence et par un véritable déluge de livres et d'articles traitant divers aspects de ses centres d'intérêts très variés.

Les deux livres dont il est question ici sont parmi les plus solides de cette production. Tous deux s'adressent aux œuvres visionnaires de Hildegarde, celui de Saurma-Jeltsch aux illustrations du Liber scivias (LS), le premier en date de ces textes, composé dans les années 1141 à 1151, et le livre de Suzuki en premier lieu aux images de sa dernière collection de visions, que l'on date de la période de 1163 à 1173/74, le Liber divinorum operum (LDO). Les deux volumes se présentent de manière différente. L'étude de Saurma-Jeltsch est un livre de grand format et de très belle qualité, qui reproduit en couleur et sur planches séparées réunies en pochettes à la fin du volume toutes les miniatures de la copie du LS provenant du couvent de Rupertsberg (sur la base de la copie moderne du manuscrit disparu de Wiesbaden), ainsi que de nombreuses et bonnes illustrations en noir et blanc. Le travail de Suzuki, par contre, est la révision d'une thèse de doctorat présentée en 1997 à la Faculté d'Histoire et de Philosophie de l'Université de Berne, et il nous est livré dans le modeste format en usage Outre-Rhin pour ce genre d'exercice. Mais la production du livre a bénéficié d'une certaine attention, et malgré leur qualité médiocre, ses illustrations éclairent les arguments de l'A. de façon pertinente.

Le livre de Saurma-Jaltsch comporte une section introductive, suivie par une série de chapitres consacrés aux images qui préfacent chacune des vingt-six visions du LS. Contrairement à l'opinion généralement admise, qui place l'exécution du LS de Rupertsberg autour de 1165, l'A. pense que l'œuvre a vu le jour dans la décennie consécutive à la mort de Hildegarde, dans le but, vraisemblablement, de promouvoir sa réputation posthume. Bien que les arguments déployés en faveur de cette thèse, fondés sur des considérations de style assez imprécis, ne sauraient pleinement convaincre, l'enjeu que recèle cette manière de voir est de taille. S'il faut, en effet, considérer le manuscrit de Wiesbaden comme une création de Rupertsberg à l'époque même de la vie de l'abbesse, on ne pourrait guère douter que ses peintures frappantes ont été réalisées sous sa direction, et peut-être par elle- même. Cette hypothèse semble être tacitement acceptée par une grande partie de l'opinion savante, comme on peut le voir dans une biogra-

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