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In memoriam : Alain Girard (1914-1996)

[autre]

Année 1996 37-4 pp. 509-510
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R. franc, sociol. XXXVII, 1996, 509-510

In memoriam

Alain GIRARD

1914-1996

De formation littéraire, Alain Girard est professeur au lycée d'Evreux, au début des années quarante, lorsqu'il rencontre Jean Stoetzel qui lui fait découvrir tout à la fois la sociologie et les sondages. Ainsi est née entre les deux hommes, pourtant très dissemblables, une amitié profonde que seule la mort de Stoetzel, quelques quarante-cinq ans plus tard, sera venue interrompre.

C'est d'ailleurs sur la recommandation de son aîné que Girard entre à la Fondation Carrel en 1943 au Service de sondages et statistiques. C'est également grâce à son appui qu'il est recruté par Alfred Sauvy, en 1946, au moment de la fondation de I'ined. Un Institut où il fera l'essentiel de sa carrière, d'abord comme adjoint de Stoetzel, puis comme responsable de la section de psycho-sociologie, fonction qu'il assumera jusqu'en 1979.

On ne saurait détailler ici l'ensemble des recherches que la section, devenue plus tard département, a organisées. Les plus notables ont porté sur l'attitude des femmes à l'égard de la fécondité, sur le niveau intellectuel des enfants d'âge scolaire - enquête qui sera à la source des travaux français ultérieurs en matière d'éducation -, sur les immigrés et les attitudes des Français à leur égard, sans oublier les enquêtes, sous bien des aspects nouvelles, visant à reconstituer le budget-temps des femmes mariées.

La liste de ces travaux pourrait sembler disparate. Ils prennent leur sens par rapport à l'époque où ils ont été conçus et aussi en réponse à des demandes précises des pouvoirs publics sous la tutelle desquels I'ined s'est toujours situé. Mais des constantes apparaissent, d'ordre méthodologique ou thématique, qui courent à travers toute l'œuvre et caractérisent assez bien la démarche d'Alain Girard. On se contentera d'en signaler deux :

1) l'utilisation systématique du sondage comme technique de recherche et le recours privilégié, mais certainement pas exclusif, à la méthode des quotas dans le domaine des échantillonnages;

2) la mise au jour des facteurs psychologiques et sociaux qui, dans nos sociétés démocratiques, freinent la mobilité sociale, quand ils ne mettent pas à mal l'égalité des chances. D'où l'attention portée à la famille comme lieu de procréation et surtout de socialisation des enfants, au mariage aussi comme institution fondatrice du lien social et de sa reproduction, à l'école enfin comme instance où se déploie avec force ce que Girard appelle déjà, mais sans intention polémique particulière, Yhérédité sociale.

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